Où il est question de la vitesse de réarmement…!

Le nombre de balles que l’on peut tirer ayant été fort heureusement  limité à 3 coups, grâce, la plupart des chasseurs l’ignore, à l’action menée dans les années 60 par l’ANCGG : « l’Association Nationale des Chasseurs de Grand Gibier ». Son action ne se limitera pas à cette bienheureuse initiative mais également à l’interdiction des chevrotines et bien d’autres choses encore… ! Depuis, on ne cesse de nous vendre la capacité d’une arme à tirer toujours plus vite en modifiant son système d’armement. On est ainsi passé du rechargement automatique limité à trois coups au rechargement dit « linéaire ». Si la fonction première des services marketing d’un constructeur d’armes, c’est de vendre, le rôle du consommateur est…, tout au moins, devrait être de prendre un peu de recul face à  cette course non pas à l’armement ! Mais à la vitesse de réarmement… !!!

En effet, quelles sont les choses les plus importantes quand le sanglier « de votre vie » vous arrive droit dessus :

Le nombre de balles que vous pouvez tirer sans recharger ?

La vitesse de rechargement ?

OU……

Une bonne prise de visée ?

L’importance de la  première balle ?

La capacité de votre calibre à écrouler la bête pour pouvoir redoubler aussitôt et ne pas prendre le risque de la blesser et de la perdre ?

Les statistiques en France et que je vérifie régulièrement au niveau local donne en moyenne six balles pour tuer un animal. Six balles ! Pourquoi six balles en moyenne et pourquoi une telle compulsivité de la détente ?

Le chasseur ne prend pas suffisamment de temps pour viser :

La vue de l’animal produit un effet émotionnel qui submerge le chasseur, sa vision périphérique se réduit, son champ de vision se limite à l’animal et que l’animal ! Il ne voit plus rien d’autre autour, il perd ses repères de « tir autorisé » dans cette zone ou « tir interdit » et c’est comme ça que les accidents arrivent. Le tireur vide son arme pour extérioriser son excitation. Il n’y a pas le début du commencement d’une prise de visée ! D’où l’importance, je ne le répéterai jamais assez de décomposer lentement les mouvements au poste, tranquillement tel un kata. Et tel un kata la rapidité viendra AUTOMATIQUEMENT avec une répétition régulière du geste, en effaçant toute émotion. Vous devez « voir » l’animal, sentir « le tir » par les cinq sens.

Si vous répétez vos gestes lentement, sans émotion, vous reproduirez sans émotion ou en tout cas avec une émotion contrôlée, les mêmes gestes quand l’animal arrivera.

J’ajouterai même, que neuf fois sur dix quand une bête arrive, je me force à épauler lentement !

Un bon tireur, surtout en tir rapide doit faire preuve dans l’application de son art, de  « schizophrénie », c’est-à-dire qu’il y en a un qui vise, qui analyse la zone de tir et un autre, celui que j’appelle « l’autre » qui appuie sur la détente. Je me souviens à mes débuts de plusieurs bêtes tirées à la lunette qui zigzaguaient à travers les arbres, une voix me disait : « c’est pas possible ! ça va trop vite ! », le coup partait « tout seul », la bête s’écroulait, je redoublais aussitôt à la tête. Maintenant c’est automatique, même avec ma 375 HH (4.8kg).

Voir un de mes premiers articles paru en janvier 2008 : « La PNL au service du tir ».

En arrivant à dissocier le tireur qui analyse les paramètres de tir de « l’autre » qui appuie sur la détente, la conscience, pour ne pas dire l’hyper-conscience de la vue générale de la scène n’est pas soumis au stress suscité par l’émotion.

Je me souviens d‘avoir suivi d’un coup de bras un sanglier qui venait de sauter une haie et celui-ci s’est intercalé entre un chemin et moi. L’hyper-conscience de la scène a fait que mon bras s’est brutalement rabattu vers le sol sans même en donner consciemment l’ordre. A l’inverse, un autre tireur, obsédé par la bête, n’analysant pas la globalité de la scène lâchera sa balle.

L’importance de la  première balle :

Ce qui compte dans un tir réussi, ce n’est pas le nombre de coups tirés, c’est la première balle, la première !!! Et là toutes les armes se valent ! Toutes ! C’est sûr que certaines détentes sont plus dures que d’autres et favorisent les coups de doigts. 1.5 kg c’est le bon compromis ! Mais cela nécessite un déchargement scrupuleux, interdiction d’accrocher un vêtement en portant l’arme à la bretelle.

On peut vérifier soi même le poids de détente de son arme en achetant tout simplement un vrai pèse-détente (trigger pull) électronique ou mécanique :

— RCBS Premium Trigger Pull Scale —

Il semble au vu de la doc RCBS qu’il ne mesure qu’en « pound« . Pèse de 62 grammes à 3 kg. Avantage par rapport au modèle suivant : Il peut mesurer le poids de départ d’un stetcher.

— RCBS Military Rifle Trigger Pull Gauge —

Au vu de la doc RCBS il mesure en « pound » et en « grammes ». Pèse de 250 grammes à 9.330 kg. Avantage : Peut mesurer le départ en double-action d’une arme de poing.

— Lyman Electronic Digital Trigger Pull Gauge —

Mesure de 2.8 grammes à 5.4 kg. Système métrique et « English measures » : « Mesure des « buveurs-d’eau-chaude ». Toute armurerie se devrait d’avoir cet appareil ! On le trouve chez NATURABUY, EBAY ou TECMAGEX.COM. Pour les USA (Ebay), choisissez des « Vendeurs Top Fiabilité ».

Lyman-trigger.JPG

Rarement présent en armurerie, on se demande bien pourquoi…!!!

Le poids de détente de votre future arme, conséquence du « coup de doigt »  est plus important que la vitesse de rechargement ! Pensez-y lors de vos prochains achats.

Vous devez considérer cette première balle comme l’unique balle, l’unique chance que vous avez d’écrouler l’animal au moment de l’impact.

Vous devez aussi ne pas regarder la bête comme une masse, mais fixer intensément un -gros- point qui se situe entre la colonne au cou et l’arrière de l’épaule. on automatise ses gestes par une répétition lente et optimisée en simulant un tir au poste.

Capacité de votre calibre à écrouler la bête pour pouvoir redoubler aussitôt et ne pas prendre le risque de la blesser et de la perdre :

Le rôle de la première balle ne s’arrête pas à taper l’animal, elle doit aussi et surtout permettre son écroulement à l’impact. Les notions de « tués sur place », c’est la plupart du temps du violon comme on dit chez nous !

Donc c’est très bien de placer sa première balle mais si votre calibre ne correspond pas  au gibier chassé, vous aurez besoin comme je le vois régulièrement chez mes collègues de chasse : 5 balles de 300 win mag et autres 7 RM pour tuer un sanglier de 70 kg qui aura quand même parcouru avant que les deux dernières balles n’arrivent, plus de 200 mètres et s’apprêtait à plonger dans la Garonne !

En battue, un bon calibre c’est un calibre lent et lourd ! Un mauvais calibre c’est un calibre léger et rapide ! Mais un calibre lent et lourd doit aussi s’accompagner d’une carabine qui fasse au minimum 3 kg. Au-dessous, ne vous étonner pas d’appréhender le recul et de ne pas pouvoir redoubler aussitôt.

Pourquoi redoubler ? Quand redoubler ?

Le vrai et gros problème de la chasse, c’est le nombre de bêtes blessées et perdues. Pourquoi perdues alors qu’elles étaient blessées et soi-disant « mort sur place » ?

Parce que la plupart des chasseurs rechignent à tirer une deuxième balle quand l’animal semble, je dis bien « semble s’écrouler » définitivement. Pour le chasseur lambda, un animal qui tombe c’est un animal mort ! Difficile de faire comprendre au chasseur lambda qu’un animal fauché en pleine course est pour le moins sonné et va donc rester quelques secondes voire plusieurs minutes au sol sans bouger. Faites un croche-patte a un type qui court le 100 mètres on va voir si le gars se relève et repart aussitôt !!!

Hé bien là c’est pareil ! L’animal est au sol, sonné, mais il est toujours vivant ou pire il ne peut même plus se relever et va crever dans les plus grandes souffrances. Il en va de notre honneur de chasseur de ne pas dire ce que j’entends trop souvent : « je ne vais pas gaspiller une balle ». Dire cela c’est une honte, une honte !

Et on l’entend plus souvent qu’on le croit ! Nous nous devons d’abréger les souffrances de l’animal au plus vite !

Si vous suivez scrupuleusement le scénario depuis le début, vous allez intégrer maintenant que les balles se tirent deux par deux ! Vous allez vous programmer pour tirer deux balles en suivant ! Mais pas deux par deux de façon compulsive, non ! Deux par deux = une balle dans la zone visée, la deuxième à la tête ou au cou. La vitesse de rechargement ne compte plus à ce moment là ! Mieux ! Le réarmement de la culasse, son maniement vous donne quelques secondes de clairvoyance en plus. On ne désépaule pas ! Même avec une culasse, on s’y entraine !

Je suis un fou d’automatisme, je possède depuis 30 ans des voitures en boite auto et pourtant à la chasse je trouve les armes en semi-auto, inutiles et la plupart du temps dangereuses parce que maniées par des gens inexpérimentés qui oublie qu’une balle est toujours chambrée. D’où l’énorme CONNERIE d’avoir interdit les fusils à pompe qui sont autrement plus sécurisés.

Le semi-auto est handicapant car il vous limite à trois coups et que son rechargement une fois qu’il est vide, est très long.

Vu que je tire les balles deux par deux, cela signifie qu’il m’est arrivé d’en tirer trois, quatre  balles d’affilée, toujours par paire de deux. Pourquoi ? Tout simplement parce que la première balle était à coté ! La deuxième dedans, donc pour faire une « paire touchée » il fallait bien en tirer une troisième. Et encore… suite à  un tir au coup de bras sur un cochon j’ai tiré 4 balles au total, soit une balle qui touche, la deuxième je ne savais pas ! Donc une paire de balles supplémentaire ! Surtout quand j’ai vu le monstre que c’était ! Plus de 100 kg ! Allez tirer quatre balles en 6 secondes avec une semi-auto ! Pas possible ! Alors qu’avec une arme à culasse manuelle, vous avez 4 balles et une engagée = 5 balles. Voire 5 +1. C’était avec du 7×64 ! Avec le 375 HH on fait des économies ! 

Imaginez que la situation tourne mal ! Trois balles c’est vite tiré, surtout quand c’est aussi facile qu’avec une semi-auto et puis cela ne favorise pas vraiment la réflexion.

En conclusion, ne vous focalisez pas sur la vitesse de rechargement et le nombre de coups tirés.

Caractéristiques de l’arme idéale en battue :

  1. Un canon de 61-65 cm
  2. Culasse de type MAUSER
  3. Une détente de 1.5 kg + un stetcher à la Française pour un tir de précision quand l’occasion se présente.
  4. Un calibre lent et lourd : 9.3×62 avec des balles lourdes : 18-19 grammes surtout pour les cervidés. Un  8mm non-magnum de 13-14 grammes suffit pour les sangliers.
  5. Quatre à 5 balles dans le magasin + 1 chambrée.
  6. La sécurité de type CZ, en crispant le pouce, reste selon moi un modèle d’ergonomie et de rapidité tant en armement qu’en désarmement.

Une gamme à des prix abordables pour tout un chacun : les CZ 550.

Demandez à essayer une arme en 375 HH au stand mais qui pèse plus de 4kg avec ou sans lunette. Vous serez étonné de l’absence de fouet et du -très- peu de recul !

Voir l’article : « 375 HH : Un excellent calibre de battue. CZ 550 Magnum 375 HH ».

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2 thoughts on “Où il est question de la vitesse de réarmement…!”

  1. bonjour à tous,je suis nouveau,et,je suis tres content des commentaires sur l 375hhmag, j’en possede une,cz,et oui,du costeaud comme j’aime,et elle est fidele,je la bichonne,et elle fait toujours
    son travail,quand c’est mauvais ,ce n’est pas sa faute,c’est moi qui est négligé mes bons parametres,ce n’est que tres rarement l’arme qui peut etre fautive???encore merci pour valoriser ce
    calibre.Je dirais simplement,que l’ignorance restera le plus grand fléau de l’humanité..!

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