Carabine à verrou : Sécurité à l’Africaine.

En Afrique, notamment quand on chasse ce que l’on appelle « les BIG FIVES », afin d’éviter les erreurs de manipulations, les départs de coups intempestifs dus au stress, voire la paralysie de certains candidats émotifs, les guides professionnels (Professional Hunter) VOUS IMPOSENT de charger votre arme avec une balle engagée dans la chambre dès que vous êtes sur le terrain avec interdiction d’y toucher même lors des déplacements en voiture. On parle évidemment d’armes à verrou.

L’arme est donc chargée avec une balle engagée dans le canon, ce qui est potentiellement et évidemment très dangereux. En Afrique, cette règle s’applique à tout le monde mais avec évidemment un « SAUF QUE… » sur lequel on va bien sûr revenir puisque c’est la base de l’article. En Afrique, les guides professionnels (Professional Hunter) obligent à cette manipulation pour limiter les manipulations sources de nombreux auto-accidents !!!

Il est tout aussi NORMAL et obligatoire que cela le soit en Afrique comme c’est tout aussi NORMAL que cela soit interdit en France de se déplacer en voiture avec une arme chargée. Nous ne chassons pas le même gibier !

Avec le dispositif de sécurité « à l’Africaine », on peut rouler comme un tambour sur des pistes défoncées, aucun départ de coup intempestif n’est possible. C’est une technique qui peut être utilisée dans nos régions par les piqueurs équipés de carabine à culasse lors de leurs déplacements à pied évidemment… Cas d’un chasseur qui chute, entrainant sa carabine, la sécurité se dégage en heurtant une branche, un caillou et le coup part quand il veut ! Avec la sécurité à l’Africaine c’est impossible alors même que la cartouche est chambrée ! Pour les conducteurs de chien de sang c’est l’idéal quand ils possèdent une carabine à verrou.

C’est une technique facilement transposable au poste. Par contre toute action sur la culasse en cas de fausse alerte oblige à recommencer toute la procédure. Mais c’est beaucoup plus sûr que la « sécurité » classique et plus rapide !

Procédure et entrainement « à sec ».

Avant d’utiliser cette technique sur le terrain vous allez faire une demi-douzaine de manipulations à sec avec une douille factice. « A sec » ou en condition de chasse, manipulez TOUJOURS votre arme comme si elle était chargée, dirigez-la vers un endroit neutre. La belle-mère n’est pas un endroit neutre…! 😉

  1. Ouvrez la culasse à fond.
  2. Engagez la douille factice dans la chambre.
  3. ÉCRASEZ D’ABORD ET À FOND la queue de détente et verrouillez la culasse en position fermée sans relâcher le doigt de la queue de détente. CQFD : La détente est inerte et le marteau du percuteur est neutralisé. Toujours avec votre balle factice, appuyez sur la détente il ne se passe rien.
  4. Pour réarmer le percuteur et tirer, il vous suffit de LEVER/ABAISSER le levier de culasse et vous pouvez tirer. La culasse n’a pas besoin de faire un mouvement de va et vient. Pour un piqueur de chez nous, c’est extrêmement sécurisant puisqu’il n’a pas à tirer la culasse en arrière ou circuler avec une arme avec la simple « sécurité » engagée.

Anecdote personnelle : Quand je suis passé d’une carabine à action courte à une carabine à action longue, mon cerveau-réflexe connaissait la course de la culasse pour doubler le tir. Lorsque je suis passé au 375  HH Magnum, action longue, je réarmais tout aussi vite sauf que je n’allais pas suffisamment loin en arrière avec la culasse et je refermais cette dernière avant même d’avoir fait monter la deuxième balle……!!!! Avec cette sécurité à l’Africaine, il n’est plus possible que cela se reproduise du moins pour le premier tir.

AJOUT

  • Comme on me l’a justement fait remarquer dans les commentaires, il peut être opportun et pas inutile de procéder à des tests à sec de chocs, non seulement avec des armes à culasse classique qu’avec des express et tout autre arme :
  • Il vous suffit de mettre une balle FACTICE dans la chambre.
  • Vous tapez la plaque de couche de l’arme sur un sol dur : Ciment, béton, etc
  • Tapez plus ou moins fort et voyez si cela déclenche le mécanisme de percussion.
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8 thoughts on “Carabine à verrou : Sécurité à l’Africaine.”

  1. bonjour j’ai essayé ce système de sécurité sur ma bergera B14 calibre 30 06 canon de 61. on se sent en sécurité. dommage que la belle-mère ne soit pas un endroit neutre,donc j’ai fait l’essai chez moi culasses vide. c’est parfait. je le conseille fortement au posseceur de carabine à verrou.

  2. bien sur, la manoeuvre ne vaut que pour une carabine à culasse….Mais alors qu’en est-il des positions de sécurité pour les (rares) chasseurs africains qui utilisent encore des carabines express en 450 par exemple?

  3. Salut et merci pour cette info, qui effectivement, semble résoudre le problème de sécurité avec une arme chargée…….quoique:
    expérience perso.
    En 1972, pendant que j’étais à l’armée chez les « chasseurs à lapins », mon frère et mon futur beau-frère décident d’aller faire un tour à la poule d’eau. Ils m’empruntent pour ce faire (à l’insu de mon plein gré) une carabine Manufrance à culasse à un coup calibre 410mag. A un moment, une poule d’eau se cache sous une souche branlante au dessus de l’eau. Pour la faire sortir, mon beauf désarme la carabine en laissant dans la chambre une cartouche 12mm (courte), et referme la culasse. Il prend la carabine désarmée par le canon (l’imprudent) et tape sur la souche avec la crosse. La poule d’eau ne part pas, mais le coup, si. A bout portant, contre son ventre, 12grs de plomb N°9 lui percent le ceinturon puis les boyaux. Il est encore vivant, (après 6 mois d’hôpital). Quand je rentre en permission, je suis convoqué par l’inspecteur chargé de l’enquête qui ne crois pas à l’histoire, et ne veut pas me rendre la carabine. Pour me prouver ses doutes, il prend la carabine (saisie) (et vide) arme la culasse et tape la crosse sur le sol plusieurs fois. Le coup ne part pas, mais un bout de la crosse si, et la culasse reste armée !!!(bonne mécanique Manufrance) Je lui dit que je sais ce qui c’est passé, et lui propose de le refaire mais dans la cour du commissariat!!!Un peu étonné il accepte, nous sortons; je prends une cartouche de 12mm, identique à celle de l’accident, je la chambre, et ferme la culasse en appuyant sur la détente. L’arme est donc « désarmée ». Je la prends par le milieu, et canon en l’air, frappe un petit coup au sol avec la crosse. BAOUM, le coup part!!!Branle bas de combat dans le commissariat, bref, tout finit par se calmer. Explication: en désarmant l’arme, le percuteur a avancé jusqu’à venir au contact de l’amorce de la cartouche chambrée. En frappant légèrement le sol avec la crosse, la cartouche de par son inertie est venue s’enclouer sur le percuteur et le coup est parti….CQFD; l’inspecteur m’a finalement rendu mon arme en ayant appris quelque chose!!Alors le coup de la sécurité africaine, méfiance quand même!!et ne pas essayer avec une 375 de faire un essai au sol comme moi, car la crosse explose à tous les coups!!!Amic

    1. Oui vous avez raison ! J’ai eu le cas d’un lecteur qui m’a fait un commentaire dans ce sens mais je ne sais pas où il est. Cela peut arriver avec des armes anciennes ou de mauvaises qualités. Il faut dire aussi que toutes ces armes en 410 sont extrêmement fragiles et dangereuses.

      1. Il faut surtout vérifier (avec une cartouche amorcée et vidée de sa poudre et de son ogive , mais alourdie avec des bouts de plomb par exemple pour retrouver son poids d’origine) que celle-ci ne peut s’auto-percuter sur un percuteur avancé dépassant de la culasse. Cette situation est fréquente sur des armes à verrou dont le percuteur ne possède pas de ressort de retrait comme sur les express par exemple…

        1. Oui ce que vous dites est intéressant je vais l’ajouter à l’article.
          Par contre je ne parle que de carabine à culasse pas d’express.

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