Ah…… !!! La fumeuse et tristement célèbre « balle de cœur », tirée « plein cœur », que n’avons-nous pas entendu et entendons encore à propos de cette fumeuse « balle de cœur. Combien de fois ai-je entendu : « Je comprends pas ! Je l’ai tiré plein cœur, il est tombé s’est relevé et on ne le retrouve plus ! ». Il y a d’abord l’hérésie de prétendre viser le cœur qui est rappelons-le gros comme une à deux fois le poing, alors même que l’on ne fait que viser en direction –supposée- du cœur. La NUANCE est importante !
Je rappelle et comme le dit aussi jean Pierre MENU dans « Maîtriser le tir à balles », que l’objectif pour tout chasseur est de tuer un animal sans le faire souffrir inutilement, donc le plus rapidement possible et pour ce faire il est nécessaire de l’écrouler sur place.
- Pour ne pas le perdre.
- Ne pas le faire souffrir inutilement permettant ainsi le tir d’une deuxième balle, au temporal, sous l’oreille, etc…
La preuve et le choc par l’image
Voici le cœur d’un sanglier de 30 kg qui a pris une balle de calibre 12 SAUVESTRE et qui a quand même parcouru prés de 150 mètres après l’impact.
Merci à Bertrand J pour l’envoi de cette photo.
Cette photo est exceptionnelle à plus d’un titre. Quels enseignements peut-on en tirer ?
- Le cœur a été traversé de part en part sans exploser.
- L’animal après avoir reçu deux autres SAUVESTRE a quand même parcouru à peu prés 150 mètres.
Pourquoi le cœur n’a-t-il pas explosé à l’impact ?
Le cœur est un muscle très épais, résistant, une masse très compacte de fibres. Le cœur n’est pas une poche élastique pleine de liquide comme peut l’être l’estomac. Les liquides étant incompressibles, il faut que la surpression passe par quelque part…
La balle ayant gardé son homogénéité, n’ayant pas expansé en plusieurs éclats, elle a perforé le cœur sans autre conséquence qu’un trou bien régulier. Comme le dit l’auteur de la photo : « Il était déjà mort mais il ne le savait pas ! ».
Il faut donc faire cesser immédiatement cette stupide affirmation que la balle en plein cœur tue sur place, c’est absolument faux !
Comme je l’ai expliqué dans l’article : « Balle de colonne au cou ou balle de coffre ? », l’important avec nos munitions actuelles, c’est d’abord de disposer d’un poids MINIMUM de balle de 13-14 grammes, d’avoir une structure homogène (Nosler, Partition, noyau soudé, etc) et pour finir d’une vitesse MOYENNE de 800 m/s à l’impact.
Pas de vitesse « supersonique » de type : 900 à plus de 1000 m/s comme avec certaines balles de 300 Win mag.
Si vos balles remplissent toutes ces conditions, même touché un peu n’importe où au coffre, l’animal ira à terre ne serait ce qu’un court instant.
C’est pourquoi il est important de toujours tirer les balles deux par deux et non pas : une balle… je regarde ce que ça produit et « j’escampe » (parlé Gascon) une deuxième balle quand l’animal est sur le point de disparaître…
Il faut tirer deux balles dans la foulée l’une de l’autre, sans réfléchir pour que ce soit le cerveau primaire qui commande l’action. Ce dernier est plus précis et perd moins de temps à aligner les organes de visée. C’est ce que j’appelle : « Un réflexe neuro-musculaire ». Ne vous fiez donc pas à la balle du cœur.
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Cher Monsieur
Il n’y a pas une, mais plusieurs balles de cœur.. Et en général, elle tue. Immediatement, si le coeur est en systole(contraction), après quelques secondes s’il est en diastole (ce qui permet de faire quelques dizaines de mètres). Évidemment, l’effet sera d’autant plus immédiat que le type de balle permet l’expansion et qu’elle touche au niveau des valves et au dessus (globalement 2/3 supérieurs), le trajet immédiatement meurtrier, étant celui qui touche l’insertion des coronaires et gros vaisseau (1/3 supérieur).
La balle de cou, si elle n’est pas trop basse, elle, « arrête » mais ne tue pas forcément immédiatement.
Relisez mes articles sur la balistique lésionnelle.
La balle de coeur même en plein coeur c’est au minimum 15 secondes de vie supplémentaire. MINIMUM !!!
De quoi perdre largement un animal lancé.
La balle de cou effondre l’animal sur place et c’est la deuxiéme balle qui tue.