Depuis 8 ans que ce blog est ouvert, j’y ai surtout commenté des récits de guerre américains. Je trouvais la description des récits de guerre français beaucoup moins intéressants que les US. Jusqu’à ces derniers temps où deux ovnis ont fait leur apparition dans le paysage des grands livres dits « de guerre ». J’ai nommé « Envoyez les hélicos » et celui-ci. Les récits Français passent mais la misère matérielle de l’armée Française est toujours aussi désastreuse, les conditions de vie en général et celles du combat en particulier confinent au quart-monde.
Mais comme le précédent livre commenté : « Envoyez les hélicos » ce livre a plusieurs TRÈS GRANDS MÉRITES :
Achetez vos livres autant que faire se peut chez un libraire !
Premier grand mérite : On y aborde le métier de général de Brigade (2 *) vu de l’intérieur et là je dois dire : RESPECT ! Respect pour la somme de travail que cela représente. Jamais vous ne croiriez la charge de travail que cela représente, jamais vous ne pourriez penser de la pesanteur d’une telle institution. On a la vie quotidienne d’un général de Brigade et c’est hallucinant. S’en est tellement hallucinant cette presque vie de « moine-soldat » que je me demande encore si cette somme de travail est nécessaire ou si elle résulte de la grandeur et de l’humanité que l’auteur de ce livre possède. Est-ce du à sa personnalité qui fait parcourir professionnellement et en France, 60.000 km par an pour visiter toutes ses troupes, « ses Gaulois » comme il les appelle. Est-ce dû à la spécificité de l’armée dite « de terre ». Qui dit « terre » dit boue, gel, froid, pluie, canicule. Quand on partage un café à 5 heures du matin par moins 20° on n’a pas les mêmes relations avec ses « subalternes » que lorsqu’on prend un petit déjeuner au mess des officiers d’un porte-avions, un croiseur ou sous-marin ! Après avoir lu ce livre je me suis dit : « Sait-on vraiment ce que c’est que faire la guerre quand on a fait sa carrière sur un navire ou dans un avion ? ». J’ai lu ce livre et je dis non ! On ne sait pas, on ne peut pas savoir ce qui pèse sur les épaules d’un homme qui voit de ses yeux vus sur le terrain les conséquences directes de ce qu’il décide. Qu’ils partagent les mêmes valeurs, soit ! Mais en aucun cas ils ne partageront jamais les mêmes expériences et c’est ce que ce livre rempli d’une grande humanité vous fera découvrir. Une fois n’est pas coutume, j’extrais de la 4éme de couverture cet extrait que je trouve très juste : « Avec un réel talent de conteur et une profonde humanité, ce livre restitue « sans fard ni bluff toutes les difficultés rencontrées »…..
Deuxième grand mérite : On découvre la dureté des combats ! Alors là je dois dire que j’ai été stupéfait de l’âpreté des combats. Je pense notamment aux Tchadiens, une centaine d’hommes tués et/ou blessés. Quand les tireurs d’élite français abandonnent la carabine pour passer à l’arme de poing c’est que « le cochon est dans le maïs », « la cabane est tombée sur le chien », « Broken Arrow » (flèche brisée) comme disent les US ! Ça m’a rappelé quelques parties mémorables de « GHOST RECON ». Sauf que là on n’a pas plusieurs vies ! Grand coup de chapeau au canon CAESAR (Français). Les artilleurs ont fourni un gros travail qui n’a pas été suffisamment médiatisé et ce livre répare cette erreur.
Où l’on voit l’importance d’une troupe disciplinée, entrainée, habituée à coordonner ses feux entre artillerie, avions, hélicos, etc… Rappelons que si les tchadiens ont eu une centaine de morts et/ou blessés nous avons eu « seulement » 4 morts au combat. On est loin des journées de 14/18 à plusieurs DIZAINES DE MILLIERS DE MORTS en une seule journée ! C’était l’époque où le général en chef de l’infanterie Française pérorait devant l’Assemblée Nationale : « La mitrailleuse : Ne vous méprenez pas, cette arme ne changera absolument rien ». Et son homologue Anglais, le Maréchal Douglas HAIG : « La mitrailleuse est une arme grossièrement surestimée ». Ce qui fit dire aux officiers Allemands vis-à-vis de leurs homologues British : « Des lions commandés par des ânes ».
Les combats sont très biens décrits ainsi que le professionnalisme de l’adversaire qui est parfaitement restitué, ce qui fait tout l’intérêt de ce livre de plus de 400 pages ! Par contre, sur le plan matériel, c’est tout aussi calamiteux que dans le livre « Envoyez les hélicos ». Si comme moi on met bout à bout toutes les difficultés matérielles et opérationnelles on peut dire que l’armée Française c’est carrément le quart-monde!
Misère matérielle
Discours sur la misère (9 juillet 1849) Victor Hugo. « La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli ». Remplacez « législateurs et gouvernants » par « politiciens et officiers généraux » et vous aurez la version actualisée de cette citation.
Et toujours les mêmes analyses, page 31 : « La machine s’est alourdie …mais il faut changer et ne pas préparer la dernière guerre ». Pourquoi s’est elle alourdie ? (analyse perso) pour pouvoir simplifier les procédures…. ! Paradoxal ? Non pas du tout ! Chacun aggrave les procédures pour justifier son temps de travail, donc son poste. « ….et ne pas préparer la dernière guerre ». Comprenez 1939, Dunkerque, etc… Ce n’est pas moi qui le dit c’est un général de Brigade !
Commençons par « L’Opération shower 2012» (douches). Les allemands ont « la chevauchée des Walkyries », nous on a « opération douches 2012». Bon c’est vrai que dit comme ça en anglais ça fait tout de suite guerrier » sur son 31 ». La réalité est plus « complexe » doux euphémisme ! « L’Opération shower 2012» (douches) se déroule en France pas dans le trou du cul du monde, non en France ! Page 35 et 36 : « …Je m’intéresse (l’auteur du livre) surtout aux chambres collectives de mes soldats, aux sanitaires, à ce qui fait le quotidien des hommes et femmes… ». « …vétusté des chambres, fenêtres mal isolées, toilettes très dégradées ». « ….Les soldats présentent leurs chambrées (NDR précisons que ce sont de jeunes recrues !) Ceux près de la fenêtre ont froid et l’eau de la douche est tiède. Une jeune recrue : Mon général, la compagnie part en Centrafrique, au moins on n’aura pas froid cet hiver ». « Bâtiment des jeunes recrues à Angoulême (NDR : 2011) : Tous les sanitaires d’un côté sont condamnés. Les douches sont noires ». « Ces petits chantiers me demanderont presque autant de temps et d’efforts que le suivi de la préparation du 92éme RI pour l’Afghanistan ». « Cadeau de remerciement : Une plaquette en bois avec l’inscription « Opération shower 2012» (douche) sur laquelle était collée un pommeau de douche et une boite de savon liquide ». Gageons que cette plaque commémorative figure en bonne place dans les locaux de la commission de la défense à L’assemblée nationale puisque l’auteur dit lui-même : « Les députés de la commission de la Défense connaissant bien les opérations et les sujets militaires. Ils sont totalement impliqués dans les réflexions en cours. Si on a le matériel que l’on mérite c’est aussi parce qu’on a la politique de défense que l’on mérite. Et si on a la politique de défense que l’on mérite c’est parce qu’on achète trop facilement le silence des responsables par des promotions étoilées !
Continuons de dérouler le fil d’Ariane de la misère matérielle : Tout ce qui suit c’est au moment de lancer l’offensive sur Tombouctou et AVANT les combats. Notez le Fair-play de l’adversaire qui n’a pas attaqué au moment où nous n’avions ni radios, ni pièces détachées, ni gilets pare-balles ! : Page 81 : « Moyens radios insuffisants, manque de pièces détachées, d’ingrédients, de véhicules spécialisés, pas de véhicule PC, pas de véhicule de dépannage, gilets pare-balles pas arrivés tout comme les conteneurs ». Mon beau-père fait prisonnier dans la poche de Dunkerque en 1940 avait un fusil mais pas les bonnes cartouches… ! BIS REPETITA !
Page 208 : Mali : « Tous avaient retiré le couvre-casque couleur sable, trop visible ». Conséquences page 211 : « Dans le viseur d’un char ou d’un hélicoptère, rien ne ressemble plus à un djihadiste qu’un allié sans casque armé d’un fusil kalachnikov ». L’auteur veut dire par là que les soldats qui ratissent le terrain collectent toutes les armes qu’ils trouvent jonchées au sol.
Couvre casque désert Français :
Couvre-casque désert Israéliens. Cherchez l’erreur !
Page 215 : « Les chars AMX 10 RC et les VAB tombent en panne. L’escadron blindé ne compte plus que la moitié de ses chars. La compagnie VAB manque de pneus. Les rochers sont très coupants (NDR : Pour les pneus) ». Ah les pneus… !! Ce choix HAUTEMENT STRATÉGIQUE des Français seuls face au reste du monde qui privilégie les chenilles on y reviendra plus tard…
2009, en Afghanistan nos brillants stratèges ont constaté à leur très grand étonnement qu’un tireur dont le haut du buste et la tête dépassant de son « blindé léger » est potentiellement en danger de mort.
« Les VAB-TOP en route pour l’Afghanistan ». Cet article date de 2009 et nous explique que : « Le tourelleau téléopéré (NDR : télécommandé depuis l’intérieur du véhicule) , fabriqué par le norvégien Kongsberg, permet d’utiliser la mitrailleuse de 12,7 mm depuis l’intérieur du véhicule, c’est-à-dire à l’abri. Jusqu’à présent, son servant – le «gunner» comme disent les gars sur place – était exposé en tourelle ». Il faut au moins avoir fait une école de guerre pour comprendre ça ! Sauf qu’il y en a qui ont dû sauter des cours à Saint Cyr puisque page 227 : « Le brigadier-chef riposte avec la mitrailleuse de bord de son véhicule (NDR : Donc le haut du buste et la tête à l’extérieur) et il est tué d’une balle en pleine tête ». Un commentaire ?
Page 244 : « La nuit va tomber. Les Bigors vont rejoindre leurs cartons pour éviter les piqures de scorpions. Leurs lits pliants sont restés à Gao ». Vous lisez comme moi, nos soldats dorment dans des cartons ! Page 247 : « Mes préoccupations de l’avant ne sont pas celles de certains experts de l’arrière ». La priorité de mon interlocuteur est l’installation d’une cantine unique à Gao, la mienne consiste à réhydrater au minimum mes unités ». Page 252 : « Un vieil adjudant m’explique comment il a cannibalisé des vieux Berliet détruits de l’armée malienne pour réparer ses camions. »
L’histoire des Rangers dont la semelle se décolle a été relatée dans un autre article, obligeant ceux du front à échanger avec ceux de l’arrière leurs chaussures. Ne rigolez pas c’est VOTRE armée ! Voir l’article : « MPSEC-FRANCE livre 4000 paires de LOWA ELITE pour « SERVAL ».
Le copain maintient la semelle pendant que l’on enroule le Scotch…!
Page 312 : « les pneus qui manquent, les plaquettes de freins (NDR vive la roue) ….Cet adjudant qui m’explique les bras ballants, qu’il n’a plus de plaquettes ». Page 352 : La reconnaissance photographique numérique moderne façon armée Malienne : Un petit avion d’observation envoie des photos numériques dans une clé USB, elles-mêmes mise dans une boite et jetée depuis l’avion aux troupes concernées ! « C’EST L’AFRIK PATRON ! » Page 359 : « …Les officiers américains (ONU) sont étonnés de la rusticité de notre déploiement. …..En voyant nos hôtes hébétés quelques secondes, nous comprenons qu’ils se faisaient une tout autre idée du bureau du général français en campagne ». Un bureau de 9 m² partagé à trois.
Page 377 : « Après trois mois ininterrompus ….des tentes climatisées sont annoncées ». « ….Il s’agit maintenant de juguler une épidémie de gastroentérique ». Ah oui on a oublié de vous dire mais il semblerait à la lecture de tout ça que l’armée Française ne disposait pas au Mali d’une installation de décontamination d’eau puisqu’’ils sont obligés de chlorer au maximum l’eau du Niger pour éviter les contaminations. « Ils savent l’eau du Niger souillée et donc à sur-chlorer. Devant la persistance des consultations et des hospitalisations, l’un des médecins me regarde fixement et m’avoue qu’il n’exclut pas le germe du choléra ». Tout ça pour une absence d’appareil de décontamination de l’eau ! En 2012 ! Suggestion : « Médecins sans frontières », spécialiste des rassemblements humains du quart-monde sera désormais attaché aux futures opérations de l’armée Française.
Ahhhh… ! la visite des députés (!!!) membre de la commission de la Défense de la Défense nationale !!! S’en suit un morceau de bravoure : « Les députés de la commission de la Défense connaissant bien les opérations et les sujets militaires. Ils sont totalement impliqués dans les réflexions en cours. Cette visite, comme d’autres, doit leur permettre de bien mesurer le niveau de préparation des forces et l’adéquation des moyens consentis par la Nation aux forces armées, au regard des missions confiées. La plupart d’entre eux (NDR les députés) sont déjà allés en Afghanistan ou sur d’autres théâtres ». Ahhhh… !!! C’est tellement beau ce passage qu’on a l’impression qu’ils ONT FAIT L’AFGHANISTAN ! Sublime !
Messieurs les députés voici ce que vous n’avez pu ou voulu voir : Page 85-86-93-94-163- : « Départ de Toulon sans pneus et sans pièces détachées ». « Envoyez une équipe en ville récupérer tous les porte-véhicules civils, on les payera ». « Absence de cartes fiables » Tu parles s’il n’existe pas de cartes fiables en 2013 ! Adressez-vous à GLOBE 4×4, ils vous les fourniront ! « Trouvez-moi six Turaya (NDR : téléphone satellite) pour communiquer avec l’arrière de la colonne ». « Un réfrigérateur coupé en deux pour climatiser les serveurs informatiques ». A l’attention de l’éditeur, expurgez ce passage de la version anglaise, on va se rendre coupable de mise en danger de la vie d’autrui en provoquant un hernie de rire… ! « L’équipe médicale souhaiterait disposer d’une climatisation pour leurs tentes ET D’UNE MACHINE A LAVER POUR LES DRAPS ». « La brigade ne dispose toujours pas de la priorité des drones ». « 60 degrés dans les tourelles de chars au moment du tir ». « Heureusement l’ennemi ne sait pas. Les mécaniciens sont partis avec des fonds de tiroir de pièces détachées, les pièces tardent à venir ». Mais bon c’est pas grave du moment que les politicards sont là pour parader ! Pendant ce temps : « Les escadrons partis à 12 et 10 chars ont fondu, pour terminer les combats à 4 au fond des vallées. Les gastros ont rempli les tentes de blessés évacués par hélicoptère ». « On cannibalise les Tigre dernière méthode à utiliser lorsque les pièces sont en attente ».
Ah oui à propos des hélicoptères TIGRE, page 160, il a fallu « en rapatrier d’urgence deux à l’arrière à Tessalit (50km) suite à des tirs ». Ah les salauds de djihadistes, voilà maintenant qu’ils tirent à la « kalash » sur nos hélicoptères ! Mais putain c’est pas dans la « French doctrine » ça ! Dans quelle école de guerre apprend-on qu’un bouseux peut tirer sur un hélico ??? Ahhh bon… !! Parce qu’un Tigre ça ne résiste même pas à un tir de Kalachnikov… C’EST UNE BLAGUE ???!!!!
Sachant que la portée efficace d’une 7.62 est d’environ 800 à 1000 mètres selon les conditions d’usages, la précision du canon du Tigre étant tellement merdique que le tireur pour ne pas arroser ses propres troupes, est obligé de s’approcher très prés de la cible et ce faisant se trouve dans la zone efficace du 7.62. Voir dans cet article : Opération SERVAL : Les hélicoptères Gazelles Français non éligibles aux impacts de 7×62…! De la précision des « griffes » du TIGRE… » les captures vidéos de l’arrosage hallucinant à 900 mètres. La vérité c’est que le canon du Tigre est une pétoire !!!
ROUES VS CHENILLES = Les stratèges Français contre le reste du monde !
Dans le commentaire du précédent livre, j’ai largement repris les différents liens sur les analyses roues vs chenilles : Livre : « Envoyez les hélicos ». Précisons qu’il s’agit toujours de l’opération SERVAL au Mali. Là nous avons un complément d’information qui n’est pas triste du tout et qui creuse un peu plus la tombe et le choix de la roue par nos stratèges militaires vis-à-vis de la chenille, dont je rappelle cet : article publié dans « LIBÉRATION » 2008 : « Il se peut que les Français, avec leur goût de la roue symbole de la légèreté, aient raison contre le monde entier. Mais il se peut aussi que ce ne soit pas le cas. ». « Roues/chenilles. Arrête ton char ».
Géostratégie.eu : Décryptage vidéo Serval : De l’utilité des chenilles et du vitrage anti-reflets !
Page 169 : « Les VAB suivent, mais leurs pneumatiques rendent l’âme les uns après les autres, percés par les arêtes coupantes des rochers noirs ». Salauds de « rochers noirs » racistes, anti-français et complices des djihadistes. VAB pour « Véhicule de l’Avant Blindé », oui parce que selon la « French Doctrine », l’ennemi étant Officier ET Gentleman il ne peut attaquer que devant vous, jamais par derrière ou/et sur les côtés. Voire uniquement sur les côtés et par derrière ! « It’s impossible my dear ! Non conforme à la doctrine de l’école de doctrine et de commandement à la-française ! »
Page 235 : Pourtant les Tchadiens qui comme chacun sait ne connaissent rien à la guerre dans le désert et pour lesquels nous avons tout à leur apprendre sont équipés de BMP (chenilles) Russe…. !
Ce qui leur permet « d’éviter la piste principale minée ». Ben oui parce que nos glorieux blindés à roues ne peuvent prendre que les pistes principales sinon c’est l’ensablement assuré ! Ces blindés à roues sont tellement plus efficaces que les chenilles (merci de ne pas traduire ce qui suit dans la version anglaise) que cela nécessite l’ouverture de la route (page 288) « par des bulldozers légers qui aplatissent les bosses et les petites tranchées pour permettre le franchissement de la vallée ». Ouh ! Ouh ! les journalistes qui ont fait les Hautes études de la défense nationale vous saviez que pour faire avancer des blindés à roues Français dans le désert, il fallait les faire précéder d’un bulldozer pour boucher les trous et aplanir les bosses. Vous êtes sûr qu’on a lu le même livre !!! Ou bien vous craignez pour vos invitations habilitations… !
Suggestions
En vertu de mes très, très modestes connaissances et intérêts que je porte à la chose militaire, je me permettrai quelques suggestions tirées de la lecture de ce livre. Page 79 : « Nord du Mali …..Mais la zone est immense et nos moyens sont limités ». Et encore il devrait ajouter obsolètes. Sauf votre respect mon général, il existe depuis la guerre du Viêt-Nam, des capteurs acoustiques dits « abandonnés ». Une sorte de « stay-behind-techno » © : L’auteur du site.
1969 : « Pour diminuer et arrêter ce flux, les États Unis se sont fiés sur la guerre électronique pour le renseignement avec une batterie de “senseurs”, “capteurs” et “détecteurs”. Cette barrière électronique a été nommée “Ligne McNamara”. ……Véritables croiseurs aériens, les AC-130 pouvaient orbiter pendant des heures, de nuit, dans les pires conditions météorologiques, détruisant, avec leurs mitrailleuses de 7,62 mm et leurs canons de 20, 40 et même 105 mm, des centaines de camions localisés par les capteurs Igloo White ». Source : « Couper la piste HO CHI-MINH ».
Si j’en crois la loi dite « de Moore » et que l’on divise 44 ans par 18 mois on obtient le chiffre de 29. CQFD : Grosso-modo un capteur abandonné d’aujourd’hui devrait peser 29 fois moins, 29 fois plus petit, consommé 29 fois moins d’énergie, être 29 fois plus performant.
Page 139 : « Les terroristes ont coupés les relais GSM pour éviter d’être dénoncés facilement ». Page 178 : « Là où nous allons, les portables ne servent à rien, les djihadistes ont détruit les relais GSM à Tessalit ». Pourquoi n’y a-t-il pas encore d’unités capables de monter des relais GSM dans des ballons dirigeables ? Il suffirait ensuite d’attribuer un N° unique en appel et réception avec la possibilité de faire des conférences. Sachant que tout le monde est équipé d’un téléphone…. Qui plus est ces relais GSM sont d’excellents appâts ! Mais y a-t-il une traduction militairement-correcte pour le mot « appâts » en langage État-major ???
Anecdote qui ne figure pas dans le livre : Un des Rangers bloqués dans la résidence de l’ambassadeur lors de l’invasion de l’ile de la Grenade en 1983, n’ayant plus aucun contact radio avec le groupe aéronaval, eut l’idée d’aller à une cabine téléphonique et d’appeler sa garnison à Miami en PCV (!!!). Après s’être identifié au standard, ils réalisèrent un duplex avec le groupe aéronaval stationné au large et régla les tirs d’artillerie toujours par téléphone depuis sa cabine et en PCV !
Page 188 : « A terre, leurs obus flèche et à charge creuse seront les seuls capables de percer les murs de pierre, les explosifs, les nids de mitrailleuses ». Sauf votre respect mon général, quand vous dites « seront les seuls » c’est faux ! Il y a quelque chose de bien plus efficace que les obus flèches et autres charges creuses, ce sont les munitions thermobariques. Oui je sais au regard de la « French-Doctrine », ce ne sont pas des armes de Gentlemen…
Nos troupes stoppée en 2013 par de vulgaires mines : Page 195-198 : « Mes hommes sont stoppés à l’ouest par les mines, accablés par la chaleur et le poids de leurs équipements ». « Les Tchadiens tombent sur une bande minée. 8 blessés ». « Deux jours que les Tchadiens et le Groupement tactique interarmées sont bloqués par les mines ». « la zone est farcie d’IED, de mines ». Sauf votre respect mon général, heuh….il me semble qu’au moment du débarquement allié en Normandie en 1944 (oui je sais c’est loin le siècle dernier !) il existait des chars munis de chaines qui frappaient le sol pour déminer le terrain. Ah le vilain ! Il faudra demander à « l’officier juridique » si on a le droit de frapper ainsi le sol… ! Compte tenu qu’il s’agit d’étendue désertique semblable à une plage, on ne comprend pas comment 70 ans après on peut encore bloquer la soi-disant 4éme armée au monde avec de vulgaires mines, qui plus est dans le désert… ! Ce qui éviterait à nos alliés de lire ce genre d’anecdote : « …les sapeurs du 6 retirent les mines (NDR : A la main… !! ) par 45° en casque et en tenue de protection ».
Ce char Sherman date du siècle dernier…!!! On pourrait peut-être le sortir du musée ? Non vaut mieux pas on est déjà assez ridicule comme ça !
Page 219 : je lis : « Nos alliés Maliens nous suivent en pickups, épaulés par les équipes de liaison que nous leur avons rattachés pour éviter les tirs fratricides ». Mince alors ! Je pensais que les V oranges peints sur les chars américains et/ou les toiles oranges fixées sur tous les véhicules c’était une façon de sponsoriser l’opérateur Orange !
Dureté des combats
Pour terminer cette lecture du livre hommage à la dureté des combats dont je persiste et signe qu’ils n’ont pas été portés à la connaissance du public ET à leurs justes valeurs. Sans parler de quelques actes de bravoures exceptionnelles. Des actes de bravoure comme ce sergent qui plonge littéralement dans un blindé en feu, donc un blindé qui est sur le point d’exploser, qui en extrait ses deux camarades gravement brûlés. Là aussi on peut regretter que tous les journaux parlent des 18 médailles de « la valeur militaire » distribuées mais aucun de ces papiers, y compris sur internet ne développent la citation elle-même. La frigidité des plus hauts responsables militaires est patente !
Ce passage page 25 m’a personnellement touché : « Ce bureau a appartenu au général de Lattre de Tassigny 1940-1942. Le poids de l’Histoire, la présence des Anciens ». Il se trouve que j’ai été amené à visiter la maison natale du maréchal Joffre à Rivesaltes (66) et je vous engage à le faire si vous passez à côté de Perpignan. Je visitais pièce aprés pièce quand tout à coup je me suis retrouvé seul devant son bureau. Pourvu que je suis de quelques capacités extra-sensorielles, je me suis senti brusquement et brutalement écrasé au sol, comme si on avait jeté sur chacune de mes épaules un sac de ciment. L’expression « chape de plomb » prend ici toute sa valeur ! Je ne le voyais pas, mais je ressentais sa présence, il était là assis derrière son bureau et ce poids TERRIBLE des responsabilités. On comprend l’auteur du livre qui avant d’être un général est aussi et surtout un grand humaniste, toujours préoccupé de la santé morale et physique de ses hommes, ravagé à l’idée d’écrire une lettre aux parents des soldats « Morts pour la France ».
Page 171-181 : Voir le courage des Tchadiens qui montent à l’assaut. Un peu plus d’une centaine d’hommes tués et/ou blessés. « A ce jour, se sont les seuls alliés qui se battent avec nous et ils se battent bien. Ils foncent ».