Avant de commencer l’article je rappellerai que pour tous ces pays, les solutions ne sont pas technico-militaires mais politico-économico-laïque.
Tant que le bon-peuple crèvera de faim sous l’oppression quotidienne, il ne lâchera pas la rampe de la religion ni celle du poids des traditions.
Introduction : Ce préalable étant posé, il y a déjà plusieurs années que j’écoute sur les chaînes d’infos et autres journaux télévisés, les mêmes clones nous rabattrent les oreilles avec les termes : « Vietnamisation, Irakisation, Afghanisation », etc…
Personne n’a encore osé leur parler de la « crétinisation » de leur pseudo pensée géostratégique. Rétablissons l’équilibre !
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes échecs :
Afghanistan, Irak, Viêt-Nam, c’est un syndrome générique à tous les conflits, nous commençons par installer au pouvoir un ahuri sorti d’on ne sait où, ancien chef de guerre et trafiquant de préférence, à qui nous octroyons une « reconnaissance internationale« , sans rire… ! Le gars continue ses trafics avec en plus la bénédiction de l’ONU !
Les proches s’enrichissent, les proches des proches également et ainsi de suite ! Le crétin de base : l’habitant lambda lui, est expulsé de sa maison qui est détruite pour pouvoir construire la maison du proche d’un proche du Président !
- Pendant ce temps dans tout le reste du pays : On bombarde à qui mieux-mieux sans trop faire de distinction puisque l’ennemi a bien compris qu’il faut amener son adversaire sur son propre terrain, c’est à dire dans les villes et villages pour maximaliser les pertes civiles et monter la population contre « l’envahisseur« . Là je dois dire que l’on est vraiment des champions en la matière et ce ne sont pas les vidéos de soldats américains disponibles sur le net, notamment celles de « FUNKERS 530 » qui viendront me contredire.
Dans cette vidéo ce n’est pas moins de 8 bombes guidées « JDAM » qui tombe en périphérie d’un village. A 44.000 €uros la bombe je vous laisse faire l’addition !
- Quand vous balancez une bombe de 250 kg sur un mariage provoquant la mort de 40 personnes, il n’y a qu’un américain pour s’étonner que les survivants se transforment en kamikazes. Là il faut quand même dire que c’est tout à l’honneur des Français d’avoir toujours tout fait pour éviter ce genre d’assassinat collectif. Cela mérite d’être dit ! Aucune solution économique n’est imposée au pays « occupé« , rien ! On pourrait les inciter à planter des céréales, en les rachetant à un prix plus élevé, de toute façon elles seraient toujours moins chères qu’acheter en Europe. Non ! On est là pour faire la guerre et tirer des munitions pour entretenir le lobby militaro-industriel et rémunéré d’ex généraux devenus « conseiller du president ».
A ce sujet………; il serait intéressant de connaitre le nombre (incalculable !) de leurres infrarouges antimissiles tirés en Afghanistan, alors même qu’il n’y a jamais eu un seul missile sol-air tiré !
Je serai curieux de connaitre le montant de la facture payée par le cochon de contribuable et savoir qui siège au conseil d’administration de ces sociétés !
- A ce propos messieurs les experts de pacotilles, un STINGER livré aux Afghans à l’époque de la guerre contre les Russes a son système de piles qui est périmé depuis très, mais alors très longtemps… ! Alors arrêter de nous les briser menu avec vos analyses de vierges effarouchées !
Le dernier point général à tous les conflits cités, c’est de tomber automatiquement dans le piège des traditions et de la religion. Ce faisant on entre sur le terrain de l’adversaire qui n’attend que ça ! Tant qu’à balancer des obus et des bombes sur le pays que l’on occupe, autant imposer des structures laïques et modernes sinon on tourne en rond ! Le Turc Atatürk et le Tunisien Bourguiba ne firent pas autre chose en leur temps. Arrêtez de nous prendre pour des cons avec la bonne vieille « opinion publique internationale » mais également le petit peuple du pays occupé an lui imposant une fumeuse « démocratie« . Commencez d’abord par permettre aux gens de vivre, de se soigner et de voir leurs enfants grandir et après vous viendrez les emmerdez avec vos soi-disant normes démocratiques.
Sans être un féministe (loin de là 😉 j’affirme qu’un pays dont on ne délivre pas les femmes de l’abrutissement dans laquelle elles sont soumises ne s’en sortira jamais !
- Alors tant qu’à balancer des obus et des balles, autant que ce soit pour imposer par la force : la laïcité, la libération des femmes, la fin des mariages à 14, de l’excision et j’en passe, la scolarisation obligatoire et gratuite pour tous et une économie locale ouverte sur le monde comme elle l’est actuellement avec le pavot et la résine de cannabis. Paradoxalement ! Sur le plan technico-militaire pur, la même erreur pour tous ces conflits fut d’installer des armées de soldats (recrutés à la va-vite sur des parkings de supermarchés US) au détriment des forces spéciales, plus aguerries, plus fines et souvent comme les bérets verts américains, parlant couramment l’Arabe, connaissant les traditions. Oui mais c’est sans compter tous les généraux qui sortent de West-point, qu’il faut bien occuper et qui veulent leur guéguerre bien à eux. Le général Franks qui conduisit la deuxième guerre d’Irak est le prototype du parfait crétin qui se dépêche de protéger le bâtiment du ministère du pétrole mais laisse piller le musée de l’ancienne Babylone. Non sans avoir consciencieusement bombarder toutes les centrales électriques et autres installations civiles pour mieux les faire reconstruire par des entreprises américaines…. Et tant pis si les habitants n’ont plus d’eau potable ni d’électricité !
Revenons-en aux particularités technico-militaires de ces conflits :
Méditons à nouveau cette phrase de Rommel : « ….les lois de la guerre sont soumises au progrès de la technique». Cette maxime devrait figurer aux frontons de toutes les écoles dites « de guerre« .
Au Viêt-Nam, en plus de toutes les causes générales préalablement citées il y eu des erreurs stratégico-militaires majeures !
Je dis « erreurs » mais à mon humble avis certaines anecdotes me laissent à penser qu’au moins un gros agent d’influence, directement adossé à Nixon a volontairement sabordé la guerre ! Cela relève de l’analyse comportementale.
Deux anecdotes entre-autres :
Les pilotes de bombardiers de l’aéronavale recevaient directement leurs ordres de la Maison Blanche, dans le cockpit !
Il était interdit aux bombardiers B52 de détruire les batteries de missiles sol-air SAM 2 qui protégeaient les installations industrielles autour de Hanoï alors même qu’ils étaient en mission pour détruire les dites installations industrielles.
L’utilisation de soldats conscrits sans expérience au détriment de forces spéciales ne fit qu’accélérer la fin du conflit. On aurait voulu hâter la fin de la guerre que l’on ne se s’y serait pas pris autrement !
Au niveau de la surveillance de la jungle et de la piste Ho Chi Minh, la surveillance aérienne n’en était qu’à ses débuts. Quoique les capteurs abandonnés aient déjà fait leur apparition.
En réponse à cela, la mise en souterrain de toute l’infrastructure Viêt-Cong ne facilita pas les choses.
Techniquement parlant, la piste Ho Chi Minh par laquelle circulaient tout l’armement et le ravitaillement du Vietminh, serait aujourd’hui et compte tenu de la technique, une entreprise totalement utopique !
Déjà à l’époque le C130 SPECTRE dit aussi « canonnière volante » par analogie aux « canonnières » flottantes que furent certains bateaux en leur temps : « politique de la canonnière », ces C130 SPECTRE venaient de faire leur entrée en service. Pour les néophytes, un SPECTRE c’est l’ancêtre du drone armé avec du personnel dedans. La différence c’est que dans les années 60, l’avion était habité par des humains installés devant des écrans vidéos et orbité au dessus de sa cible pour seulement quelques heures. Alors que maintenant l’humain est toujours devant un écran vidéo mais le cul dans un fauteuil en cuir à l’autre bout monde quelque part dans le Nevada, qu’il fait ses 35 heures semaines et que tous les soirs il rentre dans son pavillon de banlieue où est logé sa famille. Le drone lui peut rester en théorie plusieurs jours sur sa cible.
En Irak, les mêmes âneries (ou faits de corruption) produisent les mêmes effets :
- Au lieu d’envoyer de petits groupes de FS, on envoie des troupes (West-Point oblige) rasé une ville pour écraser quelques mouches.
- On licencie l’administration, l’armée, les cadres de la Police, la Police elle même, qui aussitôt va se faire rétribuer par le voisin Iranien qui n’attend que ça ! Rappelez-moi le montant de la retraite d’un 4 ou 5 étoiles ? Et qui triplera sa retraite chez ses anciens fournisseurs !
Comme au Viêt-Nam, comme en Afghanistan, on ne peut pas parler et on ne doit pas parler d’échecs militaire mais d’échecs politique par la corruption, car la corruption est à la base de tous les soi-disant échecs politiques. La corruption se nourrit de l’échec politique. Plus la politique est mise en échec, plus on ajoute du militaire. Plus on ajoute du militaire, mieux on fait vivre les corrupteurs. CQFD !
Ayez en tête l’exemple du leurre infrarouge pour se protéger des missiles sol-air du paysan Afghan…. ! Sachez qu’en Irak les chars US en Irak pompaient 100 litres au 100km et que le vice-président US et son secrétaire d’état siège au conseil d’administration des pétroliers qui fournissent le gas-oil. Plus les chars consomment, plus ils touchent ! Ça y est vous commencez à piger ?
Concernant le Mali, qu’est ce qu’on peut entendre comme âneries proférées par des « experts » :
- C’est grand comme deux fois la France, on ne peut pas tout surveiller.
- L’adversaire peut s’infiltrer dans la population, on ne peut pas le reconnaître.
- On ne peut pas surveiller toutes les frontières.
Tout ça est faux et archi-faux !
On peut facilement surveiller les frontières du Mali sans pour autant user de moyens extraordinaires, simplement en mixant bon sens, sociologie de la technique et bien sûr un peu de technologie. Mais aussi et surtout en revenant aux bonnes vieilles méthodes de David Stirling, le fondateur du SAS et des NC (nageur de combat) français qui eurent l’idée les premiers dans les années 70 d’installer un GPS (réservé aux bateaux à l’époque) sur une jeep pour nomadiser dans le désert du Tchad. C’est l’exemple type de « sociologie de la technique ».
Non ! on ne peut pas s’infiltrer facilement dans une population et oui c’est assez facile d’identifier un intrus. Là aussi : sociologie de la technique ! L’école américaine de contre-guérilla au Panama a quelques recettes maison très efficaces, pour ne pas dire : simplissimes !
Pour terminer cette analyse, je dirai que l’adversaire a commis plusieurs erreurs dans son occupation du Mali :
Le Mali contrairement à certains pays Musulmans, n’est pas un état religieux. C’est quoi un état religieux ? Un état religieux c’est un état ou tous les faits et gestes des citoyens de base (pas l’élite !) sont soumis aux dictats religieux d’individus, se lançant dans des interprétations, quand ce n’est pas des interprétations des interprétations de la vie du Prophète, le plus souvent sortie de leur contexte d’il y a 1000 ans. Mes connaissances en religion Musulmane sont faibles, je m’intéresse plus au Soufisme, mais il me semble bien avoir lu que si le Prophète a interdit la viande de porc en son temps c’est parce que le porc fut le vecteur d’une énorme épidémie qui ravagea la population des villes. De là à transformer l’interdiction sanitaire en précepte religieux et déclarer le porc « impur » (au sens religieux) il n’y avait qu’un pas à faire. On l’a vu en Égypte récemment où sous prétexte que quelques porcs étaient malades, on s’est empressé de tuer tous les élevages de porc en Égypte. Élevages tenus, le hasard sans doute….. (!) par les Coptes (chrétiens) Égyptiens que l’on a aussitôt ruinés ! Ils ont fait d’une pierre deux coups !
Donc le Mali disais-je n’est pas un état religieux et même si le poids des traditions demeure, la religion ne pollue pas le quotidien des individus.
Le Mali par l’absence de cette chape de religiosité est beaucoup plus libre, plus cultivé que peuvent l’être les paysans Afghans. L’erreur de l’adversaire fut de s’attaquer aux libertés individuelles du petit peuple Malien à qui il ne restait déjà pas grand-chose si ce n’est que de crever le ventre vide sans faire trop de bruit pour ne pas réveiller la « communauté internationale » qui roupille de son juste sommeil ! Ne parlons même pas des mutilations et autres châtiments corporels, la destruction des mosquées centenaires de Tombouctou. Nos adversaires ont réussi ce qu’aucune campagne militaire n’aurait pu faire : s’aliéner non pas la population de tout un pays mais de tout un continent ! Notez que nous autres Occidentaux ne sommes intervenus que lorsque l’élite de la capitale fut mise en danger. Tant qu’il s’agissait du bon peuple qui se faisait découper en morceaux on n’en avait rien à foutre !
Serons-nous assez intelligents pour exploiter cette faille dans le logiciel de l’adversaire pour mieux promouvoir non pas (grosse foutaise) la démocratie, mais d’abord une laïcisation des états, amener à marche forcée envers et contre toutes les traditions le pays vers une vraie scolarisation gratuite et obligatoire pour tous et toutes. Je doute que nous en soyons capables.
Il ne reste plus à notre adversaire qu’à utiliser nos propres failles, de s’infiltrer, pour mener ici ou là des coups de main, flinguant ainsi le tourisme partout en Afrique, ainsi que toute l’économie qui vit des expatriés.
Cet article a été publié le 02 Février 2013 (donc rédigé plusieurs jours avant) 17 jours plus tard, la prédiction se révèle exacte au mot prés : « Sept touristes français enlevés par « un groupe terroriste » au Cameroun.
Et ce n’est pas nos braves toutous du JT qui s’égosillent à parler du NORD–Cameroun (vous avez bien compris c’est rien qu’au nord !!!) qui va changer la donne ! Les prochains otages ils iront les chercher au centre même de la capitale, dans un restaurant comme ce fut le cas au Niger.
A ce moment là on fera ce que font toutes armées du monde : on créera des camps retranchés dans des « zone vertes », on abandonnera la population à nos adversaires et ce sera reparti pour un tour pour le plus grand bonheur des marchands de canons et des contractors.
Le temps joue pour nos adversaires puisque nous ne savons réagir qu’après avoir pris un grand coup de pied au cul. Et encore réagissons nous avec du retard et à contre-courant !
Confucius a dit : « L’art de ceux qui excellent à résoudre les problèmes le font avant qu’ils n’arrivent ».
Résoudre les problèmes c’est commencer par apprendre aux gens à pécher et non pas à les nourrir comme on nourrit un tétraplégique ! C’est permettre des débouchés économique à leur production aussi petite soit-elle ! L’Afghanistan est le premier pays producteur et exportateur d’opium au monde. Pour quoi ce qui fonctionne pour le pavot ne fonctionnerait il pas pour des céréales légales ? Idem pour la résine de cannabis !
Il faut inventez la micro-production de céréales légales avec des débouchés dans le monde entier comme on inventait le micro crédit. Par quels moyens de transport dites-vous ? Très simple ! Tous ces avions militaires qui repartent à vide, il n’y a qu’à les charger de la production des agriculteurs locaux.
Il n’y a pas de problèmes compliqués il n’y a que des solutions simples.
A bon entendeur salut !
Quoique je ne partage pas les vues de l’auteur (doux euphémisme !) sur la chose militaire en général, prenez le temps de lire ce magnifique article : « Quand les Maliens mouraient pour la France – par Francis Simoni »