Livre : « Les projectiles des armes de guerre : Leur action vulnérante ». 1899.

livre bnf projectiles des armes de guerre

Auteurs : Nimier. Médecin principal de deuxième classe. Professeur au Val-de Grace. Ed. Laval. Médecin aide-major de première classe.

Cet ouvrage est disponible gratuitement en téléchargement sur le site GALLICA et provient de la BNF. 200 pages recto-verso.

Ce livre est une mine d’or pour les chercheurs. Il se décompose en deux parties :

  1.           Les projectiles d’infanterie.
  2.           Les projectiles d’artillerie.

Mes commentaires ne porteront que sur la première partie : Les projectiles d’infanterie. Autant le dire tout de suite, c’est avec une grande jubilation que j’ai lu cette étude. Nos déboires avec le 5.56 étaient déjà attendus et annoncés il y a…… plus de 100 ans ! Dormez tranquille braves gens, nous vous protégeons !

Au moment où cette étude est publiée nous assistons à un tournant dans les projectiles pour arme de guerre. Ils enterrent en 1899 ce qu’ils appellent déjà les « gros calibres » : Fusil Gras, calibre 11mm, balle de 25 grammes (!!!) pour adopter les « petits calibres » 8, 7 et 6.5 mm. Oui parce qu’en 1899, du 8mm pour la guerre c’est du petit calibre. Anciens combattants d’Afghanistan, non vous ne rêvez pas ! Le fusil de référence c’est le Lebel en 8mm et balle de 15 grammes (!!!) soit 10 grammes de moins que le Gras. En 1899, à partir de et au dessous de 6.5 mm ils appellent cela des « calibres minimes ». Défense de rire en pensant au Famas et son 5.56… !

Les adversaires des anglais en Inde qualifiaient les fusils anglais de « fusil d’enfant » eu égard à leur efficacité…. Ce qui donna lieu à l’invention des balles Dum Dum.

On parle de cet article sur ce forum (clic) :

forum 6.5

INTRODUCTION

Extrait : « Étudiés en tant qu’agents de blessures, les projectiles que lancent les armes à feu en service à notre époque (NDR : 1899) doivent être envisagés au double point de vue de leur masse et de leur mouvement ». Par « mouvement » il faut entendre vitesse. C’est que j’écris sur ce blog depuis 2007 : Poids de balle, structure, vitesse.

Rappelons tout d’abord que le tir de chasse et le tir de guerre s’ils sont identiques sur le but final : la cible. Un animal comme le sanglier pèse grosso-mode le poids d’un humain. il n’en demeure pas moins que le tir de guerre doit tuer si nécessaire, mais ne pas causer des sur-blessures qui feraient que le blessé ne peut pas être soigné alors qu’en tir de chasse, on se doit de tuer obligatoirement « sur place » en maximisant les blessures et en abrégeant les souffrances de l’animal le plus rapidement possible.

Cette étude n’aborde pas la structure des balles au sens propre du terme. Elle étudie la déformation ou les modifications appliquées aux balles. On parle de « qualités physiques » pas de structure de balles. « Le projectile y est envisagé seulement comme « outil vulnérant », toutes les données purement balistiques sont laissées de côté ».

Dés la lecture de la première page on est amusé par l’utilisation des mots employés. Il faut avoir en tête qu’il y a 116 ans, c’était le début des armes à feu « modernes ». 1899 : « Si le fusil actuel a cessé de trahir sa présence grâce à l’adoption des nouvelles poudres, le fusil de l’avenir tirera dit-on sans bruit bien appréciable et pourra lancer une série de projectiles à une distance telle que le tireur ne saurait en percevoir le point de chute ». Ça laisse songeur !!!

« Sur le plan chirurgical il importe de connaitre » :

Les qualités physiques (NDR : Structure) des balles actuelles.

2° Leurs qualités dynamiques et donc leurs modes de réaction au choc ».

3° « Nous nous occuperons particulièrement de l’action des balles sur le but qu’elles frappent ».

4° « Les effets des petits projectiles sur le corps humain ». Un petit projectile en 1899 c’est quand même une balle de 10 à 15 grammes… ! C’est dire l’abysse qui sépare les tacticiens militaires d’il y a 116 ans de ceux d’aujourd’hui avec leur calibre de 5.56.

Qualités physiques des projectiles.

« 1. La forme : Avant 1886 les formes des projectiles revêtaient des formes plus ou moins variées. A l’époque actuelle, elles sont presque identiques : Corps cylindrique, extrémité ogivale. Parfois l’ogive est coupée à sa pointe qui présente un méplat d’environ 1 mm. Cas des balles françaises, et italiennes. Toutes les autres sont à extrémité ogivale ».

« 2. Le calibre : Les calibres oscillent entre 8 mm et 6.5 mm.

Autriche, Danemark, France, Japon, Pérou, Portugal, Suède : 8 mm.

Angleterre, Allemagne, Russie, Serbie, Espagne USA, etc : 7 mm.

Roumanie, Italie, Espagne, Hollande, Mexique : 6 mm ».

« L’innovation des calibres inférieurs à 7mm est le propre des petites puissances. ……….Mais que l’une des grandes puissances vienne à les imiter, les rivales de cette dernière se laisseront sans doute entrainer dans la même voie ». Bien vu Messieurs ! Les caniches OTANIENS ont suivi le standard US du 5.56 avec les résultats que l’on sait !

3° Longueur : Voir le texte original.

4° Poids : Là on est dans le cœur du sujet ! « Les balles de calibre compris entre 7.5 mm et 8 mm ont des poids voisins de 14 grammes. La balle espagnole de 7 mm ne pèse plus que 11.22 grammes. Enfin au dessous de 7 mm, les poids de balles sont compris entre 10 et 11 grammes ».

Deux considérations : Chasse et guerre.

Chasse : Depuis l’ouverture de ce blog en 2007 je préconise pour le tir des animaux de battue, des balles de 13-14 grammes. Tout est confirmé !

Guerre : Le 5.56 pèse de 4 à 5 grammes, soit trois fois moins que les balles requises en 1899 : « Le poids des balles modernes (NDR : 1899) a été diminué en moyenne d’un peu plus du tiers. La balle Lebel de 8mm pèse 15 grammes soit 10 grammes de moins que le projectiles du fusil Gras de 11 mm ». Un tiers ! Vous lisez bien un tiers ! On débute le siècle avec des poids de balle variant de 11.69 à 15.40 grammes maxi. Voir tableau page 10.

Il y a quelque chose qui m’échappe ou plutôt qui a échappé à nos Grands-Hommes qui ont fait et font encore « L’école de guerre » Sachant qu’un humain lambda pèse aujourd’hui 77 kg (INSEE) beaucoup moins en 1900. Sachant que le poids d’une balle de guerre standard OTAN en 5.56 est de 4 à 5 grammes, comment peut-on diviser le poids de balles par 3 et espérer conserver un semblant de précision et surtout une portée efficace ? Sans parler des combats en localité comme à Grozny où les types tiraient à travers les murs et les plafonds ! Allez donc faire ça avec un FAMAS ! Nul doute que le futur directeur de l’école de guerre en 2100 recommandera des projectiles de 1.5 mm…. !

5° « Constitution » : Autrement dit « caractéristiques physiques » ou dénomination actuelle : « structure ».

Qu’est ce qu’une balle « cuirassée » ? « Une balle « cuirassée » est formée d’un noyau en plomb durci recouvert d’une enveloppe métallique résistante, la chemise. C’est pourquoi on leur a donné le nom de « balles cuirassées ». Il s’agit ici de l’ancêtre de la balle dite « blindée » ou FMJ : « Full Metal Jacket ». A l’origine il y a évidemment la Convention de Genève et celle de Saint Saint-Pétersbourg qui recommandait l’interdiction des balles en plomb mou qui créait des lésions inimaginables et dont il était impossible de réchapper. Là où une FMJ fait un trou dans une jambe, une balle en plomb mou pouvait arracher les deux ! Sauf que….. cette « cuirasse » ce chemisage laisse quand même la balle se tordre et se disloquer dans tous les sens aggravant les blessures. La vraie balle blindée d’aujourd’hui est un morceau de métal plein (mono-métallique) qui ne souffre quasiment d’aucune déformation. Il perce comme une aiguille avec tous les inconvénients que cela suppose en pouvoir d’arrêt ou en « pouvoir d’écrouler » comme je préfère le nommer.

Aux origines de la balle Dum Dum.

Enfin ! Dirais-je, nous possédons un écrit original et d’époque sur ce que fut le pourquoi et le comment de la balle Dum Dum. En 1899, 4 types de projectiles cohabitent : 3 classiques plus le Dum Dum anglais « modifié dans les Indes ».

1°. « La cuirasse  (NDR : Chemisage ou chemise) diminue quelque peu d’épaisseur du chapeau vers la base de la balle où elle forme une collerette laissant en son centre le noyau à découvert ».

2). « La cuirasse (NDR : Chemisage ou chemise) de la balle de fusil Suisse, elle aussi est incomplète, mais à l’inverse de la balle Dum Dum, c’est la pointe seule qui est munie d’un chapeau en acier. Ce dernier cuirasse (NDR : Chemise) environ le tiers de la longueur totale du projectile et laisse à nu la partie cylindrique du noyau ».

3°. « La balle Portugaise n’est pas cuirassée (NDR : Chemisée) elle est simplement recouverte sur les deux tiers inférieurs de sa portion cylindrique d’une feuille de cuivre repliée et tortillonnée dans une excavation de la base du noyau ».

4°. « La chemise de la balle Anglaise modifiée dans les Indes et connue sous le nom de balle Dum Dum. Cette chemise en maillechort s’amincit depuis le culot jusqu’au sommet du projectile là où le plomb est laissé à nu. Sa résistance au choc se trouve ainsi notablement réduite ».

Pourquoi une balle Dum Dum ?

Voici ce que j’écrivais fin 2007 dans un de mes premiers articles sur la chasse : « Stopping power, distance de fuite ? Tué sur place ? ou Pouvoir d’écrouler ? ». « C’est lors d’une insurrection au Pakistan dans le district de CHITRAL que les faiblesses des balles blindées sont apparues. Les premiers à mettre en œuvre une solution qui prenait le contrepied des lois de la guerre furent les Anglais de la petite garnison de DUM-DUM, un quartier de Calcutta. C’est le capitaine CLAY de l’arsenal de Dum Dum qui a eu l’idée de créer la première version, qui comportait juste un méplat au sommet de l’ogive, la balle était donc tronquée. Il y a eu ensuite une deuxième version plus définitive, à pointe creuse. Son appellation actuelle est “Hollow point”. Les balles “dum dum” ont été interdites par les conventions internationales, mais les belges en ont utilisées en 1914 contre les Allemands, une lettre du Kaiser dénonçant “ces pratiques barbares” mit un terme à son usage. Durant la guerre de 14/18 les français sectionnaient l’extrémité des balles des LEBEL d’un coup de couteau sec, créant un méplat qui lui entrainait la bascule du projectile. Dans les tranchées pour le corps à corps certains montaient même les balles à l’envers dans les douilles, selon les cas ça volait à peu près droit ou en tournoyant, mais à courte distance c’était redoutable. Dans d’autres conflits plus récents, il y avait des chargeurs pour le combat et des chargeurs pour les inspections…. »

Voici maintenant ce qu’en disent les auteurs de cette étude de 1899, qui ont vécu en temps réel ces transformations.

La Dum Dum, un mythe pas si efficace que ça !

Page 59 : « Après avoir fait ressortir, dés le début de leur emploi, que le peu de déformation des balles cuirassées offrait, au point de vue balistique, l’avantage de faciliter la pénétration du projectile, on parle maintenant (NDR : 1899 !) de revenir aux balles facilement déformables pour compenser la diminution d’efficacité des balles de calibre réduit. ….les balles de petit calibre (NDR : 7 ou 6.5 mm à l’époque) imprimant toujours des oscillations (NDR : « tir dans des pièces anatomiques suspendues ») moins étendues que celles provoquées par le contact des grosses balles ». NDR : Comprendre : 11 et 8 mm.

Hé oui… ! Il y a 116 ans, ils avaient déjà compris ce que nos crétins de tacticiens actuels qui s’apprêtent à renouveler le FAMAS en 5.56 n’ont TOUJOURS PAS COMPRIS : La diminution du calibre allié à un chemisage fort, (blindé) est très bien du point de vue balistique, PURISTE, du point de vue de celui qui a le cul dans son bureau, mais c’était déjà en 1899 une catastrophe au combat, l’endroit où ceux qui ont le cul dans un bureau n’iront jamais !

Page 60 : « Ce sont, en particulier, les expéditions coloniales qui ont attiré l’attention sur l’insuffisance d’action d’arrêt des projectiles modernes. Les sauvages frappés par ces derniers continuaient à se battre, s’ils n’étaient pas immédiatement tués ou si une fracture complète ne les immobilisait pas. Au Dahomey, au Soudan, nous avons pu constater pareil fait ; les Italiens également en Abyssinie. Pendant la guerre du Chitral, les Anglais avaient entendu parler leurs ennemis qualifiés de « fusil d’enfant » le Lee Metford. Aussi pour rendre confiance à leurs troupes, au cours de l’insurrection dernière dans les Indes, ont-ils adopté une balle dont l’enveloppe de cuivre-nickel à l’inverse des chemises ordinaires, diminue d’épaisseur depuis le culot de la balle jusqu’à son sommet, où le plomb est à nu ».

balle dum dum

8 ans avant de lire cette étude, je parlais de « pouvoir d’écrouler » au lieu de « pouvoir d’arrêt » et de « ZI²HL »

Mais là où le mythe Dum Dum se casse la gueule c’est quand on lit page 62 : « Il ne semble pas, du reste, que la balle Dum Dum ait satisfait les Anglais, car dans leur dernière campagne du Soudan, ils se seraient servis d’une balle du même calibre que celle du Lee Metford, dont le noyau avait été creusé au niveau de sa pointe d’une cavité de 2 mm de diamètre sur 9 de long ». Les anglais venaient d’inventer ce que l’on appelle aujourd’hui « Hollow point » pointe creuse.

hollow point

La « balle suisse » meilleure que la Dum Dum ?

Page 62 : « Il est intéressant de rapprocher de la balle Dum Dum le projectile suisse qui est en quelque sorte l’inverse. Ici on le sait, l’ogive est cuirassée, tandis que le corps du projectile est à nu. Cette absence partielle de chemise a pour effet de favoriser l’expansion de la portion du noyau qui est à nu. Seulement, dans la balle Dum Dum, l’expansion se produit en avant, tandis que dans la balle suisse, elle ne peut se produire qu’en arrière. La moindre résistance apportée à la progression de cette dernière en modifie l’équilibre, et si l’ogive très dure est arrêtée, le reste du projectile s’incurve, s’étale, s’écrase sur elle. Dans la balle des Anglais, au contraire, c’est la partie antérieure du projectile qui éclate et s’écrase entre la résistance extérieure et la base cuirassée ».

Les suisses ont-ils inventé le procédé dit « PARTITION » ou « Swift A Frame » 50 ans avant ?

« Il est intéressant de rapprocher de la balle Dum Dum le projectile suisse qui est en quelque sorte l’inverse ». ………… « La moindre résistance apportée à la progression de cette dernière en modifie l’équilibre, et si l’ogive très dure est arrêtée, le reste du projectile s’incurve, s’étale, s’écrase sur elle ».

On nous décrit pas moins qu’un brevet majeur de l’industrie des balles, le système « Partition® » du nom de la balle commercialisée. Le procédé fut créé en 1948, soit assez peu de temps après la fin des années 1800. On peut se demander si l’inventeur John Nosler n’a pas repris le procédé dit de « la balle suisse » en l’améliorant. Pour l’améliorer encore plus il « suffisait » de penser à rendre l’arrière lourd et « blindé » pour produire un effet de masse-marteau : Page 48 : « ….L’écrasement du projectile survient lorsque, dans un choc normal à l’obstacle, sa pointe se trouve arrêtée; le corps de la balle continuant sa course fait alors pour ainsi dire marteau sur la pointe et l’aplatit contre le but. » On parle aujourd’hui de « champignonage ».

« …….fait alors pour ainsi dire marteau sur la pointe ». C’est le principe de la balle FIER mais qui par le génie de son créateur, Jean Pierre Denis, relance après l’impact initial deux autres pénétrations consécutives.

Page 31 : Les auteurs de cette étude découvrent le phénomène dit des impacts en forme « de trou de serrure » sur la cible : « Mouvements anormaux, de tangage, de pirouette, de toupie » : « Dans les balles actuelles très longues, le centre de gravité ne coïncide pas avec le centre de figure, il se trouve en arrière de leur mi-longueur, et de là résulte que le projectile est sollicité à perdre la tangence à la trajectoire. Au lieu de progresser la pointe en avant, il oscille, il tangue, et par suite peut frapper le but non plus perpendiculairement par son ogive, mais obliquement plus ou moins par le travers. La surface de frappe est donc modifiée, elle se trouve élargie ».

Il y a 116 ans, il n’existait pas tous ces appareils capables de mesurer la température et/ou le comportement en vol d’un projectile. On se demandait même si le projectile « fondait » à l’impact. Page 44 : « D’après Reger, le projectile de plomb mou, même doué de la force vive la plus élevée, frappant un obstacle invincible, ne fond pas. Une balle d’acier ou à manteau d’acier frappant sur une plaque de fer, avec une vitesse de 500 mètres, s’échaufferait seulement de 230 à 240°. »

Page 45 : …….Il faut lire les moyens rudimentaires, préhistoriques pour prouver que la balle ne fond pas en vol ou à l’impact. « On tend des couvertures de laine blanches verticalement tendues et assez nombreuses pour y déceler des traces de brulures ». « …On tire des balles dans des tas de beurre, de graisse pour y déceler « un indice de réchauffement ». On tire sur des boites de tilleul renfermant des couches de poudre. Conclusion : « Si l’échauffement des projectiles est indéniable, il reste minime. »

Je relève cette information page 49 : « Dans les balles cuirassées, le manteau modère les déformations du noyau moins résistant que lui : mais s’il se déchire, et généralement il s’agit d’une ou plusieurs fentes verticales, il s’ouvre plus ou moins et le plomb du noyau tend à s’échapper ».

La photo ci-dessous est clairement explicite, elle anticipe pour l’amplifier la déformation de la balle à l’impact. Seulement celui qui se trouve être fait prisonnier avec ce type de balle à droit au…… peloton d’exécution…!

balles allemandes dum dum

Page 101 : Un tableau très instructif !

La surface vulnérable d’un combattant :

Fantassin debout : 1.620 m

Fantassin à genoux : 1.039 m

Fantassin couché : 0.448 m

Surface projetée sur un plan vertical :

Fantassin debout de face : 0.475 m

Fantassin debout de flanc : 0.2799 m

A genoux de face : 0.3248 m

Couché de face : 0.1612 m

Couché dissimulé : 0.1190 m

Ces chiffres mettent à mal les techniques de tir qu’elles soient Police ou militaire qui consistent LE PLUS STUPIDEMENT DU MONDE à apprendre à un tireur lambda à dégainer et tirer le plus vite possible (à la R. SASSIA) alors qu’il faudrait d’abord ET AVANT TOUT lui apprendre à diminuer sa surface vulnérable, autrement dit « sa surface projetée sur un plan vertical » puis à se mettre à l’abri d’abord et avant tout ! Quelle stupidité tous ces reportages vus à la télé où tout le monde tire dans la position du lutteur.

crunch

Page 104 : Pour vous donner une idée de la puissance d’une balle de Lebel en 1899, c’est-à-dire 8mm et 15 grammes, soit trois fois le poids d’une 5.56 ! Défense de se moquer !

Test de la balle Lebel

La balle du Lebel (8mm – 15 grammes) perfore à 300 mètres : 4 cadavres puis traverse le bras du 5ème.

  • A 500 mètres : Perfore 3 cadavres et reste dans le 4ème.
  • A 1000 mètres : 2 cadavres traversés et la clavicule du 5ème brisée.
  • A 1700 mètres : 1 seul cadavre est traversé, la balle s’arrête dans le second.
  • Accrochez-vous (David surtout ! 😉 La balle du Mosin Russe à 600 mètres perfore 7 cadavres. Tu m’étonnes que la hausse soit graduée à 2000 mètres !!!

Rear-sight-0-2000M

Conclusion des auteurs

Les balles modernes actuelles (1899) de 7 à 14 grammes et de 8 à 6.5 mm sont désormais considérées comme des balles de « petit calibre ». « Les lésions chirurgicales paraissent avoir bénéficié de l’avènement de ces nouveaux projectiles (NDR : Au sens humanitaire) dont l’action aux distances de tir (de 600 à 1200 mètres), équivaut à une perforation plus ou moins nette des tissus et des organes ».

Les mêmes auteurs EN 1899 METTENT EN GARDE les futurs crétins étoilés qui déjà parlent de calibre inférieur à 6.5 mm. Et encore à l’époque on est dans un poids de balle triple de celui d’aujourd’hui, pour une moins grande précision et une moins longue portée. Vous avez dit Afghanistan….. ???

Car ce que les auteurs de 1899 craignent et c’est ce qui est arrivé avec la FAMAS et son 5.56 en cours de renouvellement : « Ce que l’on craint en effet, c’est d’arriver à transformer les fusils en des carabines de salon, en des fusils d’enfants ». « Nous avons fait allusion plus haut aux échos, qui nous sont revenus des Indes, du Dahomey (NDR : Ex Bénin) de l’Abyssinie ».

Reposez en paix, chers auteurs de 1899, nous avons fait encore mieux en passant du calibre 8 mm au 5mm et à un poids de balle de 11-14 grammes pour atteindre 4 à 5 grammes. Depuis les années 90, n’importe quel ahuri sachant appuyer sur le bouton d’un télémètre, sait à quelle distance il peut engager des troupes ennemies avec son 7.62 sans rien craindre du 5.56. VIVE LES ÉCOLES DE GUERRE !!!

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4 thoughts on “Livre : « Les projectiles des armes de guerre : Leur action vulnérante ». 1899.”

  1. Perso dans l’histoire les armes de guerre devraient tuer proprement et non pas infliger des blessures avec des conséquences graves après..
    Donc, pour le principe tactique s’est de blesser pour handicaper le soldat et le blesser parfois effroyablement et emmerder les brancardiers pour engorger les hôpitaux de l’adversaire, mais qu’elle hérésie???
    En attendant le pauvre garçon qui à une blessure infligé et certainement, hyper douloureuse doit attendre et souffrir en silence pour un conflit qui bien souvent n’est même pas le sien….
    Je pense qu’en fin du 18° et début du 19° siècle ils avaient bien compris qu’il fallait plus tuer que faire endurer une agonie longue et affreuse…je ne vois pas dans toutes ces philosophies la différence entre un tir de mortier qui arrache, ouvre, broie, découpe, pulvérise ou autres qui tuent et celui de blesser quel paradoxe parce qu’il y en a qui font de la compassion à la guerre?????….lol…

    1. Le probléme des anglais avec les révoltes Indiennes et des Américains aux Philippines au début du siècle, c’est qu’ils étaient face à des soldats non réguliers qui n’avaient pas peur de la mort. D’où les balles DUM DUM et le Colt 45 en remplacement du 38 SP aux Philippines. la question des brancardiers ne concernent que les armées REGULIERES !

  2. Cet article est intéressant, mais il est bourré de principes inapplicables :
    Il est question de tir entre 500 et 2000 mètres ; encore faudrait-il avoir les tireurs capables d’atteindre une cible à de telles distances ; les tireurs d’élite munis du FRF1 se limitaient en général à 500 m , et ils ne constituaient qu’une infime minorité des fantassins.
    Il suffit d’avoir fréquenté un pas de tir pour montrer que la plupart n’atteindrait pas une vache à 200 m !
    A partir de ces constatations, il est sûr que dans le combat moderne à l’arme à répétition automatique, la distance de tir est le plus souvent de l’ordre de 50 m.
    Et le facteur déterminant est le nombre de munitions que peut emporter le combattant.

    Sur le plan de l’efficacité létale de la munition, ne pas perdre de vue que l’on cherche avant tout non pas à tuer mais à blesser, pour des raisons tactiques qu’il serait trop long de développer ici.

    C’est pourquoi toute comparaison avec le tir de chasse, dont le but est de tuer, est complètement hors sujet.

    1. je vous réponds :

      « Il est question de tir entre 500 et 2000 mètres ; encore faudrait-il avoir les tireurs capables d’atteindre une cible à de telles distances ».
      Soit, les Russes qui ont inventés le Mosin et sa hausse à 2000 mètres ne comprenaient rien au tir, ils étaient donc des crétins en matière de tir. SOIT, SOIT…….. c’est vous qui ne connaissez absolument pas le sujet ! C’est l’un ou l’autre !
      La hausse à 2000 mètres ne sert pas à faire du tir de précision…! La hausse à 2000 mètres sert à faire ce que l’on appelle « un tir de groupe » !!! C’est à dire que le tireur vise une concentration de troupe, le plus souvent au repos. La balle est destinée à taper dans le groupe, peu importe où mais de toute façon cela est très déstabilisant même si le tireur se contente de blesser.

      « les tireurs d’élite munis du FRF1 se limitaient en général à 500 m , et ils ne constituaient qu’une infime minorité des fantassins ».
      La portée pratique du FRF1 (mis en service en 1966…!!!) est de 800 m. Kris Kyle et son 300 win mag montait à plus de 1000 mètres. Et pour la moitié du poids !Voir mon analyse du livre.
      « A partir de ces constatations, il est sûr que dans le combat moderne à l’arme à répétition automatique, la distance de tir est le plus souvent de l’ordre de 50 m ».
      Désolé de vous dire que vous n’avez qu’un connaissance livresque et très ancienne des combats ! Depuis l’invasion de l’Afghanistan en 2001, tous les combattants de tous les pays vomissent le 5.56 dont la portée pratique et le manque de précision fait qu’ils sont engagés par l’ennemi en deçà de la portée de leurs armes. C’était déjà le cas au Viet-Nam. IL faut vous documenter ! Tous mes articles sont documentés !

      « Sur le plan de l’efficacité létale de la munition, ne pas perdre de vue que l’on cherche avant tout non pas à tuer mais à blesser, pour des raisons tactiques qu’il serait trop long de développer ici ».

      ça c’est une foutaise qui fonctionne quand une arme régulière attaque une autres armée régulière ! Mais là où cette argumentation devient franchement ridicule c’est que pour blesser quelqu’un ENCORE FAUT IL POUVOIR ATTEINDRE SA CIBLE……….!!!!!!!!! OR UNE BALLE DE 4 OU 5 GRAMMES NE POSSÈDE AUCUNE TENUE EN VOL, AUCUNE PRÉCISION.

      « C’est pourquoi toute comparaison avec le tir de chasse, dont le but est de tuer, est complètement hors sujet ».

      Vous ne m’avez pas lu !!! Je ne compare pas avec un tir de chasse, j’analyse les deux séparément. Mais il n’en demeure pas moins que le poids d’un animal est comparable au poids d’un homme.
      Rien ne justifie que l’on soit passé de 14 grammes à 5 grammes, RIEN !!! Si ce n’est l’incompétence !!!!!!!

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