Livre : « L’évolution de la doctrine d’utilisation des Forces spéciales françaises »

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« L’évolution de la doctrine d’utilisation des Forces spéciales françaises »

C’est un livre extrêmement bien construit, extrêmement bien documenté. Je doute qu’il puisse exister un livre aussi didactique sur le sujet. Un responsable politique partant de zéro dans la connaissance du sujet, peut terminer le livre et dire « J’ai tout compris ». Il aura compris l’essentiel du mode de fonctionnement des FS, les doctrines d’utilisation, tous les aspects, toutes les unités et leurs spécificités sont abordés. Seul bémol, l’auteur n’a manifestement pas une « culture des armes », ne prend pas suffisamment en compte les techniques asymétriques. Les opérations militaires devraient être le prolongement d’une politique diplomatique qui malheureusement n’existe pas. Pourquoi elle n’existe pas, parce qu’après de Gaulle le pays a placé au pouvoir de pâles intrigants de province. Au lieu d’ouvrir une réflexion géostratégique globale : diplomatique et militaire, on a des chapelles liées à des lobbies communautaires. Je vais rentrer dans le cœur du livre et pas à pas, commenter certains passages que je trouve particulièrement pertinents et ceux avec lesquels je suis en désaccord.

Page 16 dans l’introduction, je note cette fulgurante définition des opérations spéciales : « Les stratagèmes de l’antiquité et du Moyen Âge : …….Ces actions relevaient majoritairement du génie d’un guerrier, d’un chef de guerre, dont l’effet sur l’ennemi pouvait être conséquent ». Comment être plus clair et plus concis, exemples pertinents à l’appui !

Page 21 : Cette autre fulgurance qui résume parfaitement l’état d’esprit des écoles de guerres Européennes : « A croire que l’on préfère la mort, en honorant les principes de la guerre classique, plutôt que de s’accommoder à un ennemi de la nuit menant la guerre des bois ». On pense aux pantalons rouges de 14/18 face aux mitrailleuses allemandes, aux combattants de la poche de Dunkerque qui avait un fusil et des cartouches d’un autre calibre (dixit mon beau-père), etc… Voir l’article sur le livre « Le complexe de l’autruche ».

Page 22 : Magnifique démonstration de la différence entre un Hitler qui « voulait des révolutionnaires, pas des chevaliers » d’un Napoléon « dont la définition de la guerre ne pouvait s’exécuter que dans le respect des normes ». J’ai toujours eu à titre personnel le plus profond mépris pour le chef de guerre Napoléon. Je l’ai toujours considéré comme un incompétent, un « boucher » et au mieux un amateur chanceux. Il a surtout su tirer son épingle du jeu pendant et après LA TERREUR. Aujourd’hui, il serait notable de province et ex premier secrétaire du Parti Socialiste.

Page 32 : Ce livre répète à l’infini les mêmes critiques sur l’école de guerre à la Française depuis les premiers enseignements tirés de la guerre de 1870, jusqu’en 2015 : « ….car la guerre comme le temps météorologique, est changeante, et si l’on ne potasse pas les mutations et autres métamorphoses, on se perd dans un archaïsme certain, menant droit à l’échec ». J’exagère ? Lisez deux lignes plus loin : « ….1991. La guerre du Golfe incarna l’apogée des déboires Français et démontra l’incapacité du politique et du militaire français à avoir pensé et repensé les lois de la guerre ».

Page 56 : 1991 : « L’opération Daguet démontrait le retard de la France dans la gestion des ses unités spéciales. …….. « Le mardi 26 février 1991, la conséquence de ses déficiences, aura été d’une gravité extrême, puisque du fait des liaisons hasardeuses, ……… parmi les chuteurs français chargés de fouiller le fort d’As Salman il y aura deux morts et vingt quatre blessés ». On peut ajouter à cet exemple celui du Jaguar abattu au Tchad parce qu’il attendait « l’ordre de Paris » pour attaquer une colonne Libyenne lors d’un deuxième passage. Sauf qu’entre temps la colonne Libyenne l’attendait de pied ferme. Résultat : Un avion abattu et un pilote mort ! Remplacez 1991 par : 1870, 1914, 1939, Indochine, Algérie, Afghanistan, Irak, Afrique 2015 : Les mêmes causes reproduisent les mêmes effets. En technique de tir il y a ce qu’on appelle « la mémoire du singe » : la reproduction automatique d’un geste, d’une technique. Sauf que cette technique peut produire des effets extrêmement pervers et dangereux se retournant vers son auteur. L’école de guerre à la Française est elle atteinte du « syndrome du singe » ? On peut le penser vu que nous n’apprenons rien des conflits précédents. Un exemple ? : La mitrailleuse téléopérée installée en « crash program » en Afghanistan après qu’elle eu couté la vie à au moins un soldat. Pourtant un vieux commando marine de 39/45 me disait il n’y a pas si longtemps que ça : « le gars qui était dans le half-track derrière la mitrailleuse c’était le premier à mourir ».  Ce livre n’aborde pas l’absence d’unités PSYOPS au sein de l’armée Française au contraire des Américains. Du moins il l’aborde mais pour dire que c’est « le dernier domaine des forces spéciales qui est celui des « actions d’influences ». Tant que nous ne posséderons pas une vraie unité PSYOPS avec son matériel propre, notamment des avions dédiés, nous ne serons pleinement efficace !

Page 58 : « …..le COS est par essence interarmées tandis que chez les US on travaille par branche d’arme. …..afin d’éviter que plusieurs de ces unités sous autorités diverses, mènent des actions spéciales de manière séparées, se concluant par un déchainement médiatique, conséquence liées à la coopération et à la coordination ».

 Point de désaccord : Effectivement les US travaillent par branche d’armes comme il est dit mais chaque unité de FS ne fait pas ce qu’elle veut dans son coin. L’USSOCOM a été créé en 1987, le COS en 1992 ! Si on prend l’opération Geronimo, on constate qu’au moins trois unités n’ayant rien à voir entre-elles ont collaboré : Les SF de la DSO (CIA) pour le renseignement humain, le SEAL TEAM 6 (Navy) pour l’assaut proprement dit, les Rangers en appui autour des hélicoptères et d’autres en réserve au cas où ça ce serait mal passé. Quand il parle de « déchainement médiatique, conséquences liées à la coopération et à la coordination », il veut sans aucun doute possible, parler du débarquement en pleine nuit sur la plage de Mogadiscio d’un commando SEALS devant une meute de journalistes et de photographes. On a su après, que l’opération avait été volontairement éventée pour faire de la COM. L’auteur ignore que les SF US (DSO CIA) en 2001, avec moins de 500 hommes, soit moins de 10% de la Police de New York ont aplati le régime Taliban en moins de trois semaines avec uniquement des désignateurs lasers. En 2001 !

Page 67 : Concernant les véhicules du 1er RPIMA, les VLRA, il y aurait beaucoup -trop ?- à dire sur ces véhicules ouverts aux quatre vents, surbaissés, dénués de toutes protections, ne bénéficiant même pas d’un plancher en V. Pourvu d’une mitrailleuse de 12.7 : autant écraser une mouche avec une masse et d’une AA52 qui date…. de 1952, à la précision très incertaine mais quand même en 7.62 et « parfois de Minimi » mais en 22 long rifle, pardon il faut dire 5.56 ! Un calibre de MERDE !!! Ces deux mitrailleuses tirent à la cadence RIDICULE de 700 à 1100 coups par minute, dégradant la précision. Il ne faudrait pas dépasser 250 coups/minutes pour être efficace. Idem pour les fusils d’assaut : 200 cps/mn maxi en rafale libre.

Page 76 : La question du recrutement chez les FS. Le problème du recrutement se pose en France, pays dont les élites militaires comme politiques vivent hors-sol. Les USA plutôt que de pleurnicher sur  cette jeunesse qui n’est plus ce qu’elle était, ont entrepris de prendre le problème à la base pendant que nous continuons à nous arc-bouter sur notre ligne Maginot culturelle.

Page 160 : « ….Les hommes s’épuisent, leur remplacement prend du temps, le recrutement est de plus en plus difficile car les hommes changent, mais les normes restent les mêmes. » …………….. D’une part, il y a trop de déchets, dûs au fait que les jeunes ont dans leur grande majorité une vie plutôt citadine, ça c’est factuel et c’est mon avis, à cause d’un entrainement qui au bout d’un moment ne fait que favoriser des « physiques », des « chats maigres » au détriment de personnel plus intellectuel, à l’intelligence émotionnelle élevée. Je le répète ça n’engage que moi, mais la technologie actuelle compense et doit compenser une partie des capacités physiques d’un individu à condition de respecter un minimum évidemment et que les capacités d’intelligence émotionnelle soient-elles tout aussi hors-norme. Les US qui sont loin d’être idiots recrutent déjà depuis plusieurs années leurs futurs SF dans les universités en leur promettant un contrat chez les FS s’ils sont capables de passer les tests d’admission ou un retour au civil sans passer par une période d’engagement dans l’armée d’une durée minimum pour, peut-être un jour intégrer les SF. Il y a des écoles préparatoires aux grandes écoles, nécessitant une mise à niveau de un à deux ans, de même il faut créer en France une école préparatoire aux FS qui dispenserait un tronc commun physique, endurant, permettant de préparer l’entrée au concours d’admission chez les FS et ce sans passer par le cursus militaire classique.

Page 82 : Devoir de rectification d’une énorme ânerie ! « ….. 1er RPIMA et le commando Jaubert, se retrouvèrent aux Comores avec la future unité de renseignement du COS, le 13éme RDP, afin d’aboutir à la capture de BOB Denard ». « La capture » de Bob Denard comme vous y allez mon cher ! Bob Denard n’a pas été capturé, il s’est rendu de lui-même aux soldats français sans tirer un coup de feu. Bob Denard a été trahi par la France qui a fait dans son froc face aux Sud-Africains !

Page 85 : Je note toujours par absence de culture des armes de l’auteur, des éloges concernant certains matériels totalement incongrus, dépassés, hors d’âge ! Exemple : « ……Seul le P4 armé d’un 12.7 permet de reconnaitre les FS ». Traduction : Un tacot ouvert aux quatre vents, dont le tireur se tient debout sans aucune protection sur 360° ! Maniant une masse pour écraser une mouche. Je préfère m’arrêter là !

Page 86 : Autant l’auteur a un sens remarquable de l’analyse et de la synthèse didactique mais alors sur le plan des armes et de leur utilisation, tout est à faire, notamment quand il écrit : « Peut être constaté sans exagération, que les unités du COS disposent alors d’un véritable « volume de feu dissuasif », original et bien supérieur… ». Une 12.7, un lance-grenades, un LRAC, j’en passe et des meilleures n’apporte un « volume de feu dissuasif et original » que sur un théâtre de type désertique, Européen en rase campagne, bref la guerre de bon-papa ! Dans la brousse, en village de brousse, avec un ennemi en civil et qui donc à l’initiative du feu au moment où il le décide, tout cet armement ne sert à rien, ne serait que face à une dizaine d’arbalètes… ! Vu ? ! Toujours page 86, j’adore cette expression française de « VRI » pour « véhicule rapide d’investigation », rapide pourquoi ? Pour leur capacité à échapper aux balles et/ou aux flèches ? Ridicule ! Où sont les senseurs abandonnés que les US utilisaient déjà au Viêt-Nam ? Existent-ils seulement ?

Page 87 : Une énumération de matériels tous plus magnifiques les uns que les autres mais destinés à gagner la seconde guerre mondiale, pas les guerres du XXI siècle ! Où sont les drones désignateurs d’artillerie en temps réel lors de l’invasion du Liban par Tsahal ? On s’apprête à remplacer le FAMAS par une autre arme mais en conservant le 22 long rifle, pardon, la daube se nomme 5.56 !

Page 125 : « De plus en Afghanistan sera constaté les limites du FAMAS dans la conduite d’opération se faisant sous coalition ce qui conduira le COS à l’achat d’HK416 et HK417 ». Bien sûr qu’il y a le FAMAS dont la balle part en couille passée 30 mètres. Mais le vrai problème c’est le 5.56 et le HK 416 c’est du 5.56. La distance d’engagement efficace du 7.62 est deux fois supérieure à celle du 5.56. Conclusion : Le type d’en face ou de derrière (puisque le front proprement dit n’existe plus) commence à vous arroser à distance de sécurité sachant que vous ne pouvez pas riposter efficacement ! CQFD ! Conclusion de la conclusion tirée par nos « élites » militaires : Continuons avec le 5.56 ! Non vous ne rêvez pas !

Page 91 : « Avoir toujours un temps d’avance » : Ce constat alarmant sur l’opération Daguet 1991 : « ….Les unités spéciales, n’ayant pas appris de leur ennemi, n’ont pas été capables de répondre de manière effectives aux actions de ce dernier. Ou plutôt, n’ayant pas été entrainées à agir en symbiose, contre un ennemi pourtant visible, les FS n’avaient pas su démultiplier leurs forces et mettre en application l’ensemble des connaissances et technicités dont elles étaient pourtant imprégnées ». On était en 1991. Hors d’un ennemi « pourtant visible » nous sommes passés à un ennemi que je qualifierai de totalement invisible puisqu’il évolue en civil et que de ce fait il a et aura toujours l’initiative, toujours un coup d’avance sur son adversaire en uniforme, qui lui ne peut pas se dissimuler ! Conclusion : En 1991 on avait une guerre de retard, en 2015 on a toujours une guerre de retard parce qu’on refuse de regarder la réalité d’en face et que nos généraux veulent comme Napoléon que « la guerre se définisse et ne s’exécute que dans le respect des normes ». Les successeurs des traines-sabres de 14/18 attendent de nos adversaires Africains, afghans, syriens, qu’ils se comportent en « Gentlemen » et en « Prussien »… ! Ils peuvent toujours attendre !

Page 94 : « La reconnaissance en profondeur ». Il est vrai, il faut le reconnaitre que les unités du 13 ont bien souvent bluffées les américains. Une anecdote que j’ai lue dans RAIDS, les américains avaient dressé leur camp dans une zone au dessus de laquelle se trouvait une cache du 13. Ils n’ont rien repéré mais le 13 lui écoutait tout et retransmettait tout au QG. Les américains ont cru que les français avaient triché tellement les renseignements obtenus étaient précis. Pour leur rendre hommage le général américain avait envoyé son hélicoptère personnel les chercher. Mais à mon humble avis, la généralisation et la démocratisation du matériel high-tech va battre en brèche ces reconnaissances profondes en les rendant toujours plus difficiles et dangereuses. On l’a vu en ex Yougoslavie où des criminels de guerre ont pu être « logés » sans que l’on puisse s’approcher de l’endroit où ils se trouvaient et encore moins d’agir. Un de ces quatre matins le réveil sera brutal ! Seule la possession d’une technologie high-tech exclusive nous permettra de garder une avance sur un adversaire dit « irrégulier ». On l’a vu dans le fiasco de plusieurs interventions pour libérer des otages, combiné à un armement, des aéronefs et des tactiques mal adaptées : Libération de l’otage en Somalie.

Page 105 : « L’avenir des forces spéciales françaises » : Gros point de désaccord : « La majorité des spécialistes civilo-militaire s’accordent à dire que le XXI siècle sera l’apanage des FS ». J’aurai bien aimé entendre ce que la minorité pense ! Pour moi c’est totalement faux et casse-gueule ! Le XXI siècle sera l’apanage d’un opérateur-analyste-interprétateur-autonome, doué d’une grosse intelligence émotionnelle, connaissant par cœur ses 25 à 50 km², voire plus selon la topologie du terrain, exploitant des informations transmises par des capteurs abandonnés, des renseignements humains, être à même de prendre une décision dans le cadre d’une stratégie déterminée à l’avance dans une boucle OODA ( Observe, Orient, Decide and Act). Une sorte « d’officier traitant high-tech » sans pour autant délaisser l’aspect comportemental humain de la zone qui lui est affectée.

Page 108 : Autre gros point de désaccord : « Les puissances se doivent de faire trembler leurs ennemis, et les FS seront l’arme adéquate ». Personne ne fera trembler un type qui n’a pas peur de mourir ! Personne ne fera trembler un type dont l’horizon de vie est de crever de faim et qui préférera crever utile ! Quand on arrive à ce genre de comportement c’est que le POLITICARD DE PROVINCE A MERDER SUR TOUTE LA LIGNE. Ce n’est plus du ressort du militaire !

Page 111 & 112 : Désaccord aussi sur ce passage : « …..en conséquence de quoi, les FS agissant en groupe réduit, deviendront l’outil privilégié des opérations extérieures ». C’est faux ! Face à un ennemi irrégulier en civil, le régulier en uniforme aura toujours un temps mortel de retard. Par contre page 112 : Excellent rappel de ce qu’est une guerre « irrégulière » par rapport à une guerre « régulière ». C’est clair et net.

Page 117 & 118 : « Combats en milieu urbain ». Là aussi désaccord total ! Le combat en zone urbaine est perdu d’avance. Il est à proscrire ! Tout soi-disant entrainement est une foutaise ! Deux solutions : raser la ville ou l’affamer ! Ou alors on accepte des pertes « intolérables », là d’accord ! Le high-tech peut permettre de le réduire mais quid de la population. Sceptique ? Lisez « La bataille de Fallouja ».

Page 122 : « Une guerre asymétrique et contre-insurrectionnelle ». Contradictions : « ….en Afghanistan, l’ennemi est insurgé, sans uniforme, la seule certitude qui tient, est qu’il est soldat, et le prouvera à maintes reprises. » C’est bien ce que je dis plus haut, l’insurgé à toujours une initiative mortelle d’avance sur l’uniforme. L’uniforme ne peut répliquer à un civil que s’il est attaqué mais encore faut il qu’il soit encore vivant pour répliquer ! Le civil peut passer dix fois à côté de l’uniforme et attaquer par derrière à la onzième ! Le problème n’est pas nouveau sauf pour l’État Major qui aurait dû lire : « La brigade du diable », guerre d’Indochine. « En Afghanistan, pour dominer un insurgé il faut se faire soi même insurgé, et apprendre du milieu dans lequel on agit. Un bon soldat se doit de muter à la vue de l’environnement où le combat est mené ». Ah ben oui cher monsieur… mais tout ça ne peut pas se faire en uniforme !!! Les US sont en civil, les unités de Vandenberghe en Indochine combattaient en pyjama noir comme le Viêt-Cong. Ça ne semblait pas beaucoup déranger le général le Général de Lattre qui déclarait : « Donnez-moi 100 Vandenberghe et je libère l’Indochine ! » TERRORISTE VOUS AVEZ DIT !

Page 123 : « ….comme le reconnait l’armée en 2011, le renseignement a été totalement négligé ». « …….Les premiers temps de ce conflit asymétrique se seront passés sur un chemin en perdition ». « Dans un conflit asymétrique articulé autour de la contre-insurrection, toutes les erreurs des puissances régulières auront été absorbés par l’insurgé qui se sera nourri des fautes du puissant pour le rendre impuissant ». C’est magnifiquement dit ! « …..Aux erreurs françaises, une double conséquence : un cout financier très élevé et un cout humain non négligeable ». Conclusion : 1870, 1914, 1939, Indochine, Irak, Afghanistan, Afrique, est ce qu’un jour un historien écrira : « Pour une fois les français avaient une guerre d’avance ou tout au moins était à l’heure ».

Quand je lis page 138 : « Nouveaux armements ». « Drones » : « Le drone est l’une des grandes nouveautés matérielles de ce XXIème siècle, et peu nombreuses sont les opérations qui s’effectuent sans que des drones, armés ou de reconnaissance, soient utilisés ». « Le drone grande nouveauté du XXI siècle », il faut être sacrément gonflé pour écrire une ânerie pareille ! Le jugement s’adresse aussi et surtout aux spécialistes qui ont relu le livre. Je l’ai dit et répété maintes fois dans mes articles, le drone est en service actif chez Tsahal depuis au minimum 1982 lors de l’invasion du Liban. Donc 28 ans AVANT le début du XXI siècle. Mais bon pour les stratèges Français qui conçoivent l’armement qui ne leur a pas permis de stopper les Boches en 1939, c’est tout à fait normal.

Page 148 : Contradiction quand tu nous tiens : « Avec les FS, nait cette peur, qui permet de dissuader les forces irrégulières pauvrement armées, d’agir ». « Pauvrement armés » tu rigoles ! Au Mali en 2014 ils ont quand même abattu plusieurs hélicoptères et tué un pilote ! La distance d’engagement du 7.62 est de deux fois supérieure au moins au 5.56. Plus loin, retour à la réalité : « Cette dissuasion atteint cependant ses limites, ……Ces soldats de Dieu, pensent agir en conformité avec leur religion. La dissuasion est donc limitée dans ce cas là ». De façon plus pragmatique, j’ajouterai que dans leurs cas, réduire leur espérance de vie de +ou- 10 ans ne change pas grand-chose.

Page 149 : « En 1960, « le général de Gaulle était trop pressé d’avoir la bombe, parce qu’elle constituait un instrument diplomatique ». De Gaulle était-il naïf à ce point où cherchait-il à acquérir LE savoir-faire nucléaire. Depuis les années 50 et la miniaturisation de la bombe, la dissuasion est une grosse foutaise !

Page 150 : Utopie quand tu nous tiens : « Déroger à la norme tout en travaillant en uniforme, sans devenir terroriste, mais en restant soldat de la France, voilà ce que le COS est , et cherche à rester ». Donc si j’en crois ce passage, les américains de la DSO (CIA), sont des « terroristes » puisqu’ils travaillent en civil ! Idem pour la Delta Force sous commandement ponctuel  de la CIA puisqu’elle utilisait lors de l’opération Geronimo, des balles non  conformes aux lois de la guerre. Vont être contents les US quand ils vont lire ça ! A moins que ce soit nous les éternels couillons de la farce !

Page 156 : Je précise quand même que le pilote d’hélicoptère Gazelle mort au Mali est mort d’une balle tirée par un vulgum pecus « pauvrement armés ». Abattre un pilote d’hélicoptère d’une balle de 7.62, en 2014, devrait amener à se poser des questions… ! Sans parler des autres hélicoptères qui se sont posés en catastrophe dans le désert. Poser en catastrophe ou abattu, je ne vois pas la différence !

Page 157 : C’est quoi ce délire d’un « Hypothétique nouveau format du COS » sous la forme d’une BFSA « Brigade des Forces Spéciales Air ». Ferait mieux de monter une BFSAP pour « Brigade des Forces Spéciales d’Action Psychologique ». Laissons la conclusion à De Gaulle dont tout le monde se prétend fils et filles légitimes et qui écrivait en 1932 : « Notre pays s’est trop souvent, dans le passé, endormi dans la sécurité trompeuse que lui donnaient les belles constructions de l’esprit, en apparences irréfutables (NDR : Les Ardennes IN-FRAN-CHIS-SABLE, la ligne Maginot, etc.) jusqu’au moment où le choc de la réalité les faisait voler en éclat ».

Paroles d’experts !

« En quittant Montmédy, nous arrivons dans les forêts des Ardennes. Si certains préparatifs sont faits, elles sont impénétrables […J Ce secteur n’est pas dangereux. »
Maréchal PÉTAIN, ministre de la Guerre et ex-commandant en chef des armées françaises (7 mars 1934).
« L’armée française est toujours la puissance de combat la plus forte en Europe ».
Time (12 juin 1939).
« Les tanks des Allemands seraient détruits en rase campagne derrière nos lignes en supposant qu’ils pénètrent aussi loin, ce qui est douteux. » Général A.L. GEORGES, major général des Armées (1939).
« Il n’y a pas de mesures urgentes à prendre pour le renforcement du secteur de Sedan ». Général Charles HUTZINGER, commandant de la deuxième armée française. 13 mai 1940).
« Personne aujourd’hui ne craint qu’une flotte japonaise puisse assener un coup inattendu sur nos possessions du Pacifique. La radio rend cette surprise impossible ». Josephus DANIELS, ancien secrétaire américain de la Marine (16octobre 1922).
« Une attaque japonaise sur Pearl Harbor est une impossibilité stratégique ».
Major Fielding Etliot, auteur et spécialiste des sciences militaires, « The impossible war with Japan » in The American Mercury (septembre 1938).
« Allons, ne vous occupez pas de cela… Ce n’est rien ». Lieutenant Kermit TYLER, officier de service au centre d’information d’Hawaii (7 décembre 1941). Après qu’il eut été informé qu’un signal radar faisait apparaître 50 avions survolant Oahu à presque 180 miles à l’heure. Le 7 décembre 1941 à 7 h 00, la base navale de Pearl Harbour était attaquée par les japonais.
« Messieurs, vous nous parlez d’artillerie lourde ? Grâce à Dieu, nous n’en avons pas ! Ce qui fait la force française, c’est la légèreté de nos canons ». Général Rotrtne, représentant de l’état-major général de l’armée (1909).
« L’art, je m’en moque ! Pour moi, les plus belles œuvres d’art sont au nombre de trois: l’obus, le fusil et le char blindé ! ». Adolf Hitler
« La mitrailleuse : Ne vous méprenez pas, cette arme ne changera absolument rien ». Le général en chef de l’infanterie française, rejetant devant le Parlement l’importance de la mitrailleuse dans une guerre (1910).
« La mitrailleuse est une arme grossièrement surestimée ». Maréchal Douglas HAIG au début de la Première Guerre mondiale. 1914.
« Le transport par chemin de fer sera responsable de l’émasculation de nos troupes et les privera de l’option des grandes marches qui ont joué un rôle si important dans le triomphe de nos armées ». François ARAGO (1836).
« Les avions sont des jouets intéressants, mais sans valeur militaire ». Maréchal Ferdinand FOCH, professeur de stratégie militaire et commandant de l’École supérieure de guerre (1911).
« Quant aux tanks, qui sont supposés par quelques-uns nous apporter un raccourcissement des guerres, leur inaptitude est frappante ». Maréchal Philippe PÉTAIN, préface d’un livre du général CHAUVINEAU : « Une invasion est-elle possible ? » (1939).
« Cette idée est si dénuée de sens et si irréalisable que je suis prêt à rester sur le pont d’un navire de combat pendant que ce crétin essaiera de l’atteindre depuis les airs ».
Newton D. BAKER, membre du secrétariat américain à la Guerre (1921). Il niait l’utilité de l’avion lors des affrontements navals.
« Une erreur commune est faite quand on suppose que les machines volantes pourraient être utilisées pour larguer en temps de guerre de la dynamite sur un ennemi ». William Henry PICKERING, astronome américain au Harvard College
Observatory, in Aeronautics (1908).
“Affirmer que l’aéroplane va « révolutionner » le combat naval dans le futur, cela relève de l’exagération la plus échevelée ».  Scientific American (16 juillet 1910).
« Il est significatif qu’en dépit des prétentions des fervents de l’aérien, aucun bateau de combat n’a encore été coulé par des bombes.. ». Légende d’une photo de l’US Arizona (29 novembre 1941). Peu de temps après, l’aviation japonaise attaquait Pearl Harbor et détruisait le navire de combat US Arizona; il entraîna avec lui 1102 hommes dans la mort.

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