QUÉBEC : La formation au maniement des armes à feu et l’obtention du permis de chasse.

En 2008, nous étions encore, nous chasseurs et tireurs Français avec des lois qui dataient de 1939 et qui régentaient l’utilisation des armes en France. Tout le monde parlait de modifier la législation mais personne n’arrivait à sortir quelque chose ! En 2008, à la création du blog, j’ai milité de suite pour un copier-coller en Français dans le texte, de la législation Québécoise en matière d’armes à feu. Cette législation était très TROP simple et décomposait les différents types d’armes en 5 catégories : A, B, C, D, E. Ouhhhh ! Comme c’est furieusement trop simple pour un bureaucrate Français ! Il leur a fallu 5 ans pour reprendre ce classement déjà rédigé en Français… ! On s’est bien gardé de dire que j’en avais émis l’idée le premier…

Au Québec, pour être autorisé à utiliser une arme il faut d’abord obtenir un certificat d’aptitude accessible dès l’âge de…….12 ans ! Oui vous avez bien lu 12 ans. Cela vous choque ? Moi absolument pas ! C’est à partir de 12 ans que les enfants s’émancipent de plus en plus des parents, passent leurs WE chez les copains, etc… Apprendre comme je l’ai fait encore plus tôt à mon propre fils à neutraliser une arme en lui expliquant son fonctionnement est essentiel et lui servira jusque dans sa vie d’adulte.

Exigences requises pour l’obtention du permis de chasse au Québec

Être âgé de 12 ans ou plus, être résident du Québec. On entend par résident toute personne domiciliée au Québec et y ayant demeuré au moins 183 jours au cours de l’année précédant ses activités de chasse ou sa demande d’un permis ou d’un certificat. De plus, le demandeur ne doit pas être sous le coup d’une suspension ou d’une annulation dudit certificat à la suite d’une condamnation par la cour. Il doit enfin avoir suivi et réussi les modules de formation des chasseurs ou des piégeurs selon la certification désirée. Le certificat du chasseur ou du piégeur peut faire mention de quatre codes de certification. Ces codes attestent que son titulaire est apte à se procurer un permis pour les activités de chasse ou de piégeage suivantes en fonction des codes mentionnés au recto du certificat :

  • Code A : chasse avec arc ou arbalète
  • Code: chasse avec arbalète (voir Exigences relatives à la chasse avec arbalète)
  • Code F : chasse avec arme à feu
  • Code P : piégeage

Tiens, tiens ! L’arbalète interdite à la chasse en France est autorisé au Québec ! Pourquoi est-elle interdite en France ? Posez donc la question aux bureaucrates ! Nos bureaucrates auraient-ils des leçons de chasse à donner aux Québécois… ?

ICAA : Cours d’initiation à la chasse avec arc ou arbalète.

CCSMAF : « COURS CANADIEN DE SÉCURITÉ DANS LE MANIEMENT DES ARMES A FEU ».

« Durée du cours : 8 à 10 heures (y compris les 2 tests). Coût : 75 $ comprenant un manuel (268 pages), un test pratique et l’examen théorique (coût 2017 : 76 $). Ce cours permet d’acquérir les connaissances nécessaires au maniement sécuritaire des armes à feu. Il s’adresse à toute personne de 12 ans et plus (à la date du cours). La réussite du cours complet (présence en salle ET les 2 examens) combiné au cours ICAF est nécessaire pour obtenir un Certificat du chasseur (catégorie arme à feu). Le Certificat du chasseur ou le Certificat de réussite obtenu à la suite de ce cours est nécessaire pour compléter une demande de permis de possession et acquisition d’arme à feu sans restriction (PPA) (essentiellement des armes longues pour la chasse). Prenez note qu’une pièce d’identité avec photo sera exigée lors du cours. Il est obligatoire de suivre la formation CCSMAF pour obtenir un permis de possession et acquisition d’arme à feu (PPA). Depuis le 18 juin 2015, le chalenge (NDR : candidat libre) de l’examen n’est plus accepté ».

Manuel du CCSMAF : « COURS CANADIEN DE SÉCURITÉ DANS LE MANIEMENT DES ARMES A FEU ». Vous pouvez télécharger ce cours de 369 pages dont 11 de table des matières et l’imprimer de préférence en recto-verso….

On est de prime abord très impressionné par le volume des connaissances qu’il apporte. L’instruction théorique va du fusil à poudre noire (chargement par la bouche) au fusil de chasse en passant par les armes de poing. Même s’il n’est pas nécessaire de tout connaitre, il y a pour chaque sujet des « questions de révision ».

Ma première impression à la lecture des cours (le responsable de la chasse au Québec a bien voulu m’envoyer l’ensemble des cours y compris tous les power-point) c’est que le citoyen est considéré comme un adulte RESPONSABLE, ce qui nous change bien de la mentalité Française ! Vous voulez un exemple ? La bretelle ! Suite à des accidents divers et variés, tenant essentiellement au fait que lorsque l’arme est portée à la bretelle (chargée), la plupart des fusils notamment ne possédant pas de cran de sureté, lorsque l’arme glisse, le chasseur mais néanmoins tireur-néophyte (inculture des armes) la rattrape par n’importe où et souvent par les détentes.

Qu’à cela ne tienne décide le bureaucrate, « Supprimons la bretelle on supprimera les accidents ! ».

Voici un commentaire reçu  : « Bonsoir, J’ai passé mon permis de chasser fin juillet. Les formateurs de la FDC ainsi que les examinateurs de l’ONCFS demandent à ce que l’arme, en action de chasse, soit portée plaquée contre soi, canon en l’air ». Je dégage par avance toute responsabilité en cas d’infarctus chez nos amis Québécois à la lecture de ce qui précède…!

Les Canadiens ont un comportement plus adulte, ils éduquent, ils expliquent ce qu’il faut faire et ne pas faire. Dans quelle circonstance la bretelle peut-elle être « dangereuse« , dans quel autre elle est nécessaire. Au final, le chasseur canadien conserve sa bretelle mais sait comment l’utiliser.

Voici trois copies d’écran du « COURS CANADIEN DE SÉCURITÉ DANS LE MANIEMENT DES ARMES A FEU ».:

Photo de l’auteur du site pour illustrer le tir avec bretelle tel que décrit dans le CCSMAF Canadien :

Idem pour le doigt sur le pontet ou sur la carcasse, qui est la règle partout dans le monde, SAUF, SAUF, …en France évidemment !

Au permis de chasse, on vous enlève des points si vous ne tenez pas votre arme avec tous les doigts de la main refermés sur la crosse. Ceci au nom de la sécurité ! Position officielle pour la France (et contre tout le reste du monde) pour l’obtention du permis de chasse lors de l’examen pratique. Les  doigts doivent être totalement repliés sur la crosse ! Quand les fonctionnaires Français réinventent le maniement d’une arme ! Affligeant, pathétique !

Position officielle et Franco-Française pour tenir son arme lors de l’examen du permis de chasse…

pontet.jpg

J’ai vu un militaire se faire sanctionner de 2 points par ce qu’il avait son doigt sur le pontet et ce, comme tout tireur digne de ce nom. Encore une spécificité Française unique au monde et qui va à l’encontre de toutes les règles de sécurité. Exiger de maintenir la main fermée sur la crosse, l’index replié n’est absolument pas naturel. Exiger de quelqu’un qu’il « fasse semblant pour l’examen » c’est le laisser se débrouiller tout seul sur le terrain avec un index qui se promène librement et lorsque le chasseur-tireur se crispe nerveusement, l’index vient heurter la queue de détente au lieu de se contracter sur le pontet. Les conséquences ?? Le chasseur attrape son arme par les détentes (!) comme plusieurs accidents de chasse l’ont révélé !

Des preuves… ? :

  1. « Il avait déposé son fusil contre un arbre. Lorsqu’il l’a repris, le coût est partiLe chasseur est mort. » 
  2. « Un chasseur qui marchait lâche son fusil, le récupère, le coup part… dans le visage d’un autre chasseur. »
  3.  «  Un chasseur se tire dans le pied en fermant son fusil ». 
  4. « Un chasseur se tire dans la jambe, grièvement blessé au mollet. » 
  5.  « Lors d’une chasse au chevreuil, un chasseur se tire dans le mollet ». 

On se doit de garder le doigt sur le pontet (ou la carcasse !) tant que les organes de visée ne sont pas sur la cible, c’est la seule phrase à inculquer.

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Le doigt sur la détente, la position classique du néophyte. La plupart des accidents de chasse, notamment les auto-mutilations viennent de ce geste.

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ICAF : INITIATION À LA CHASSE AVEC ARME À FEU.

« Durée du cours : 7 heures. Coût : 44 $ comprenant un manuel (200 pages) et l’examen théorique (coût 2017 : 45 $). Ce cours s’adresse à ceux qui désirent obtenir le certificat du chasseur afin d’exercer leur droit de chasser avec une arme à feu au Québec. Il permet d’acquérir les connaissances de base relatives à la sécurité ainsi qu’aux devoirs et obligations des chasseurs envers la faune, le milieu naturel et les autres citoyens. Il s’adresse à toute personne de 12 ans et plus (à la date du cours) ».

Manuel du cours ICAA : « Instruction pour la chasse avec arme à feu ». Là aussi 226 pages simples à télécharger pour ceux qui souhaitent une version papier.

Voici en photo la table des matières. Tous les sujets sont abordés y compris les aspects économiques et sociaux. Il n’y a pas de tabous !

Je ne suis néanmoins pas d’accord sur tout. La position « arme pré-épaulée à 45° degrés » n’est pas évoqué notamment en « état d’alerte » expression Québécoise signifiant que l’animal arrive ou va surgir. C’est de mon point de vue de tireur la position la plus sûre ! Cette technique du pré-épaulé se conjugue avec celle de l’identification avant de prendre la visée et non pas « au moment de viser ».

je serai intéressé par l’avis des responsables Québécois de la chasse sur cette méthode que j’ai mise au point :

Faut-il identifier avant de tirer ou identifier avant de prendre la visée ? Tir fichant ou zone fichante ?

Je ne suis également pas d’accord sur un autre point qui a fait un grand bruit dans le monde de la chasse en France quand j’ai publié cet article dans la revue « PLAISIRS DE LA CHASSE » en 2008 :

Balle de « colonne au cou » ou balle de coffre ?

Depuis tout cela s’est calmé et la grande majorité des chasseurs ont compris l’intérêt de cette technique. Là ou je ne suis pas d’accord avec nos cousins Québécois c’est au sujet des zones vitales de l’animal. Pour eux, la zone vitale est constituée du cœur, poumons.

Selon l’éthique de la chasse qui veut que l’animal tiré doit être mort le plus rapidement possible, je ne vois pas comment en tirant un animal de cette taille « au cœur » dans la zone supposée du cœur ou aux poumons dans la zone supposée des poumons on peut avoir un animal mort sur place ! Pour moi un animal doit être tué sur place, ET NOTAMMENT A L’APPROCHE pour ces animaux. Là j’avoue mon incompréhension face à l’absence de recommandation de ce genre de tir. QUOIQUE….!!! J’ai un doute, je me demande si ce n’est pas une recommandation face à un tir qui ne serait pas « fichant« . Mais bon au pire, on attend qu’il baisse la tête….!!!

Même avec une 270, un tir sous l’oreille d’une balle d’une balle comme la BARNES TSX et l’animal s’écroule sur place, séché net !

Comme dans toute société Nord-Américaine qui se respecte, l’utilisation des nouvelles technologies et notamment de YOUTUBE pour diffuser les didacticiels est récurrente :

L’éviscération du gibier en 5 vidéos :

Tous mes remerciements à Monsieur ALAIN COSSETTE, directeur général de la Fédération québécoise des Chasseurs et pêcheurs.

Sur le même thème : « L’examen du permis de chasse Allemand. « le Bac vert ».

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One thought on “QUÉBEC : La formation au maniement des armes à feu et l’obtention du permis de chasse.”

  1. bonjour je viens de lire l’expose canadien sur la chasse de bonnes choses mais aussi de moins bonnes d’abord pas de battues aux canada donc rien a voir avec le danger quand nous sommes une 40 autour d un massif.
    quand a la tenue de l arme suicidaire celui qui touche la détente quand au transport sur l épaule l arme chargée encore pire et on ne tire en battue debout et non assis c’est clair quand a la brettelle je la tient sous la longuesse et derrière le coude et jamais de problème en France nous sommes les champion des artifices a la con que nous invente nos bon technocrates et qui tue la chasse car oui il y a de bonnes choses a faire a plus cordialement

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