Temps de Détection,Temps de Réaction, Temps d’Exécution, Temps Total.

Cet article a été actualisé et enrichi en Février 2018.

Dans la chasse en battue, afin d’obtenir un tir rapide et efficace il faut comprendre que tout se décompose en trois temps : Le « Temps de Détection » TD, le « Temps de Réaction » (TR) et le « Temps d’Exécution » (TE). Le TD, le TR et le TE formant un « Temps Total » incompressible. Le décompte se fait à partir du moment où il y a un stimulus visuel et/ou auditif jusqu’à que l’animal ait été tiré ou raté.

C’est ici que l’expression : « Ne pas confondre vitesse et précipitation » prend tout son sens.

« Temps de Détection » TD.

Le Temps de Détection sous-entend aussi un Temps d’Identification :

  • Animal, VTT, promeneur, joggeur ?
  • Animal : Inscrit au plan de chasse de la journée ou pas ?

Avoir un bon temps de détection est primordial, c’est même essentiel. Le TD peut varier énormément, il peut aller d’une fraction de seconde : Le chevreuil qui gicle d’un fourré à l’animal que l’on entend au loin souffler, rouler les cailloux, casser les branches, etc… rappel : Pensez à identifier AVANT de prendre la visée et non pas, au moment ou « avant de tirer »… !

Faut-il identifier avant de tirer ou identifier avant de prendre la visée ? Tir fichant ou zone fichante ?

Le fait de ne pas avoir à gérer la position debout avec tout ce que cela comporte comme gestes parasites fait que vous vous concentrez uniquement sur le paysage. Sur dix animaux tirés, au moins 8 ne l’auraient pas été si je n’avais pas été assis. Ceux qui prétendent ne jamais voir de gibier feraient  bien de commencer par tester la position assise. Je n’ai pas écrit que je tire assis ! Arme pré-épaulée à 45° vers le sol, on se lève au dernier moment pour tirer, l’avantage est double : l’animal se fige brusquement pour analyser la situation, ce qui vous laisse largement le temps de remonter le canon et de tirer.

L’intérêt de chasser avec des fox ou des teckels c’est qu’ils « niaquent » dès qu’ils ont une bête en visuel. Dans ces cas-là, je dégage la sécurité*, je pré-épaule l’arme à 45° vers le sol et j’attends que l’animal sorte. Mon temps de réaction est diminué de moitié au minimum, il n’y a plus d’effet de surprise, si ce n’est l’identification de l’animal à tirer si c’est le cas.

*La CZ a une sécurité qui se verrouille/déverrouille en crispant le pouce.

C’est plus long et source de confusion avec une sureté latérale.

Apprenez à regarder : Ne pas fixer un point particulier, laissez le regard flotter, « transpercez » les feuillages, les branches, allez aussi loin que possible. Tout ce qui viendra s’interposer entre votre « horizon » et vous, alertera votre cerveau immédiatement. Un mouvement de tête du chevreuil ou du cerf à 100 mètres vous mettra en alerte, vous le suivrez du regard, en étant prêt à tirer jusqu’à qu’il arrive à une distance raisonnable de tir pour vous.

Dites-vous bien que l’animal qui progresse même lentement, continuera de se déplacer alors même que vous par contre, avez tout le loisir de rester assis sans bouger.

C’est durant  ce Temps de Détection qu’il faut faire la différence entre un cerf qui dévale une pente et un troupeau de VTT (c’est du vécu !). Je vois une « masse noire » bouger dans un taillis ? Je cherche d’abord à détecter de quoi il s’agit avant de réagir (TR), de pointer mon arme et de prendre la décision de tirer (TE).

La cause de tous ces accidents de chasse : « J’ai vu une masse noire, j’ai tiré » vient de là ! Le stimulus est émotionnel, uniquement émotionnel, voir plus loin la définition de Siegfried Hubner. Ne bougez pas brusquement au moindre bruit, au contraire figez-vous (comme les animaux), analysez le pas, localisez la direction, tournez la tête uniquement mais lentement, sans faire bouger le reste du corps (comme les animaux !).

–   Identifiez l’animal.

–   Je peux le tirer ou pas ?

Au poste, soyez concentré sur ce que vous faites : Vous chassez ! Vous chassez quoi aujourd’hui ? Sanglier, chevreuil, quel poids, quel sexe… ? Représentez-vous mentalement ce que vous devez tirer à ce poste précisément ! Vous allez donc réduire encore un petit peu le temps d’identification.

Ce n’est pas au moment où l’animal surgit qu’il faudra lancer une requête sur le disque dur  du cerveau, c’est trop tard ! Visualisez la « colonne au cou » et/ou le tiers avant de l’animal. Concentrez-vous sur cet endroit qu’il vous faut viser, « superposez-lui » mentalement le réticule de la lunette ou du point rouge. Vous êtes en train de programmer un réflexe neuro-musculaire. Voir l’article : La PNL au service du tir.

La PNL (Programmation Neuro-linguistique) au service du tir.

Au poste, repérez les « passades » (Occitan) passages, par où arrive l’animal. Simulez par des gestes très lents, précis et répétitifs la montée du canon, la prise de visée, sortez votre doigt du pontet, déclencher mentalement le tir. Ce que j’appelle un « Kata mental ». Apprenez à dialoguer en interne (auditif interne) : « respire », « appuie sur la détente » « feu ! ».

Comme pour les katas en arts martiaux, la répétition -lente- des mêmes gestes est fondamentale. La visualisation en PNL ce n’est pas seulement la vision mentale de ce que l’on veut obtenir, c’est aussi se représenter la situation à travers tous les sens : Auditif, sensitif, visuel, etc…

Actualisation de l’article. Février 2018 : Suite à un reportage sur la Patrouille de France voici ce que je découvre 11 ans après l’avoir évoqué : “La musique de la Patrouille de France”.

 Dans le temps de détection il y a une variable inconnue : « la surprise » ou « la seconde de chaos », l’animal qui arrive « sans chien » « sanglier debout » (sanglier qui n’était pas remisé) et par conséquent la « fenêtre » de tir qu’elle nous laisse pour passer ensuite au TR puis au TE.

La surprise engendre deux types de stress, un stress négatif et un stress positif. Le stress négatif inhibe les gestes, bloque tout mouvement ou les sur-amplifie !! Le stress positif automatise les gestes. C’est ce que je nomme la « gestion du chaos ». Certains tireurs dont je fais partie ne tirent correctement que si le stress est violent et soudain. Il m’est arrivé plusieurs fois de rater un animal arrêté et de le tuer « lancé », après lui « avoir donné de l’élan » 😉 à la deuxième balle, sous l’effet de l’adrénaline et de la colère d’avoir raté. Siegfried Hubner explique très bien cela : « ….L’ordre va directement du cervelet jusqu’au bras sans passer par le cerveau ».

C’est ce Temps de Détection  qu’il vous faut améliorer et c’est ce qu’il y a de plus facile à faire. C’est lui qui vous fera gagner les quelques secondes qui viendront s’ajouter au « crédit-temps » du TR et du TE.

Temps de Réaction. (TR).

Il se situe après le temps de détection. C’est le temps mis par l’individu pour réagir à l’information après qu’il y est eu stimulus (détection) : l’animal vu et/ou entendu. La « variable chaotique » c’est le temps qui s’écoule entre détection et réaction.

Ce qui va différencier un débutant d’un très bon tireur c’est d’abord le TR : En ball-trap, c’est : Dans quelle direction le plateau est-il parti ? Ce temps d’acquisition sera plus lent chez un débutant et plus court chez un expert, sans parler de l’intuition que développe ce dernier. Viens ensuite le TE : montée de l’arme, prise de visée et tir. Nous obtenons un « Temps Total » qui fait apparaitre que le tireur débutant tirera un plateau lointain, alors que l’expert, le tirera plus près et donc avec plus de chance de l’atteindre.

Temps d’Exécution. (TE).

C’est le temps mis pour monter l’arme à l’épaule, prendre la visée, jusqu’au tir. D’après Siegfried HÜBNER, « pour un tireur normal cet ordre va de l’œil au cerveau puis au cervelet, passe par la moelle épinière jusqu’au bras et à l’index qui va ensuite actionner la détente pour lâcher la balle ».

Toujours d’après S-H, chez un tireur qui s’entraine régulièrement, (notez « régulièrement ») « l’ordre de tirer va aller directement au cervelet puis jusqu’au bras et à l’index. Ce cheminement est beaucoup plus court, plus rapide et moins émotif puisqu’il ne passe plus par le cerveau ». Je n’insisterai jamais assez sur le fait qu’il faut « identifier avant de prendre la visée » pour ne pas que le moment émotionnel (identification de l’animal) ne vienne interférer avec la séquence de tir proprement dite. Ce qui a été le cas avec le tir accidentel de l’ours. Autrement dit, ne cherchez pas à identifier et à viser en même temps, mais l’un après l’autre.

Pas le temps de tout faire ? Laissez passer ! Il vaut mieux regretter de ne pas avoir tiré que regretter d’avoir tiré !

–   La montée du canon : Quand on possède  une lunette on n’épaule pas façon ball-trap, couché sur la crosse. Dès que vous entendez l’animal, crosse épaulée, canon à 45° dans la direction supposée de l’animal, bec inférieur de la crosse au sommet de l’épaule* (pour garder la tête droite), faites monter le canon de l’arme pour que les organes de visée viennent s’intercaler dans votre champ de vision.

*A moins que la pente de votre arme ne soit suffisamment prononcée pour vous permettre d’épauler normalement crosse contre l’épaule et tête droite. La pente c’est l’inclinaison de la crosse par rapport à la perpendiculaire abaissée sur le prolongement de la bande des canons.

Remplacer le contact « crosse-joue » par « crosse-menton » :

Crosse-joue ou crosse-menton. Montage haut ou montage bas.

–   Prise de visée. Lâcher de la balle : Ne regardez pas l’animal dans son ensemble, votre volonté doit être dirigée, concentrée, focalisée vers un point précis de l’animal : la colonne de cou ou le tiers avant de l’animal.

–   « C’est la volonté qui dirige la balle ». Votre volonté commande et contrôle vos yeux, vos yeux contrôlent les mains, vos mains contrôlent l’arme, l’arme contrôle la direction du projectile.

Pointez le guidon dans la direction de l’animal avant de regarder dans la lunette, puis inclinez légèrement la tête vers la droite, avec un grossissement de 3 ou 4 au lieu de 1.5 (pour un tir de 0 à 50 mètres) vous serez tout de suite « dans l’animal ». Concentrez-vous et « faites la mise au point » sur un point précis de l’animal. Maitrisez la pression de l’index sur la détente et soyez surpris par le départ du coup.

Pour ne pas provoquer « un coup de doigt » et cela concerne toutes les armes qui ont un poids de détente supérieur (en gros) à quelques centaines de grammes, vous devez engager complétement l’index sur la queue de détente et exercer votre pression dans le creux compris entre la deuxième et la troisième phalange.

Le tir avec le bout du doigt est réservé au tir avec stetcher ou avec des armes dont le poids de détente n’est que de quelques centaines de grammes.

Tirez pour écrouler et redoubler SYSTÉMATIQUEMENT aussitôt dans l’oreille ou au cerveau.

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One thought on “Temps de Détection,Temps de Réaction, Temps d’Exécution, Temps Total.”

  1. en battue il faut etre disponible le cervaux disponible afin detre calme pas de portable pas de cfe car la concentration disparet parfois le someil aussi et on ce fait surprendre j ai vecu mais jai changer que du bonnheur cordialement

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