Livre : Le complexe de l’autruche : Pour en finir avec les défaites françaises 1870-1914-1940…

Lors de la rédaction de l’article : « Mali-Somalie : Le damné se rebiffe : Bis repetita ! », je suis tombé sur le livre de Pierre Servent Livre présenté par A-lire.info.

Voici donc mon sentiment après avoir dévoré les 50 premières pages :

Passionnés de géostratégie et des questions de Défense, vous ne pouvez pas, mais alors absolument pas, passer à côté de ce livre. !

J’ai toujours eu une opinion très tranchée sur la Défense « à la Française » avec ses écoles de doctrine et de commandement, dit aussi « école de guerre ».

Au vu de l’histoire militaire en général et de ses aspects techniques que je prétends connaître un tout petit peu, je me doutais bien que derrière toutes ces défaites : 1870, 1914, 1940, sans parler de tous les conflits coloniaux : Indochine, Algérie et plus prés de nous : Afghanistan, Irak, Mali, il y avait cette interrogation : « …….Y a t’il un modèle Français de l’échec militaire qui révélerait quelque chose des travers naturels de ce pays ? ……Une certaine arrogance, une bonne dose d’indolence, une forme d’amateurisme seraient-elles le pire ennemi intérieur de cette fière nation.

« Amateurisme » ! Même moi je n’aurais pas osé l’écrire, même si je l’ai toujours pensé !

Jusqu’à la lecture des 50 premières pages du livre, je pensais exagérer ! J’étais, mais alors très en deçà de la vérité.

La période analysée dans les 50 premières pages ne concerne que les guerres de :

1870 : Attaque de l’Allemagne par la France = branlée !

1914 : Attaque de la France par l’Allemagne = branlée !

1940 : Attaque de la France par l’Allemagne = branlée !

Un pavé pareil dans la mare de la Défense aurait dû provoquer un séisme ! Non rien ! A moins que l’explication ne soit page 16 : « …..on peut dire que l’orgueil, une certaine forme d’arrogance intellectuelle, le poids des préjugés, un mode de commandement ou de direction trop centralisé bloquent la lecture des signaux avant-coureurs d’une rupture ».

L’Afghanistan, le Mali aujourd’hui et bientôt toute l’Afrique comme je l’écrivais déjà en 2008, dans l’article  « le damné se rebiffe », nous remettons toujours et encore sur le métier de la guerre, les mêmes déviances et ce depuis plus d’un siècle.

Quand des embuscades comme celle d’Uzbeen (guerre asymétrique) se généraliseront partout en Afrique, nous nous désolerons de notre impréparation tant matérielle qu’humaine comme après les tous les conflits auxquels nous participons depuis plus d’un siècle.

LA VÉRITÉ c’est que l’état-major Français a rejeté les drones et notamment les drones armées comme le général en chef de l’armée infanterie Française a rejeté l’acquisition de mitrailleuses devant le Parlement en déclarant en 1910 : « Ne vous méprenez pas, cette arme (la mitrailleuse) ne changera absolument rien ». Son homologue US ne valait pas mieux : « La mitrailleuse est une arme grossièrement surestimée ». 

Voir cet article du monde dans lequel il est écrit que  « Il est vrai que l’état-major des armées a longtemps hésité pour arrêter sa définition du « besoin opérationnel » en matière de drones MALE. C’est chose faite depuis 2009. » Les israéliens utilisent des drones depuis la guerre du Liban, dés le début des années…….80 ! les Français sortent de leur torpeur 30 ans après et encore n’avons toujours rien en 2013 !!! Et encore concernant les drones armées, je cite SLATE.FR : « Si ces appareils ne sont pas armés, c’est parce que «l’armement des drones a longtemps été sujet à caution», estime le général Asencio. Certains craignaient que le drone se substitue au pilote. Ce verrou a sauté: «Les drones armés ne sont plus rejetés. »

Ils craignaient que les drones se substituent à nos Topguns Français, tout comme on avait peur que les avions en bombardant l’ennemi ne fasse de l’ombre à notre superbe artillerie du début de… l’autre siècle ! Tout comme le Colonel Billy Mitchell fut radié de l’US NAVY pour avoir prétendu couler un bateau « en jetant une bombe sur un bateau ». Lire sur WIKIPEDIA à partir de « Carrière après la guerre » : « En septembre 1925, à la suite de deux accidents aéronautiques, il prononce un discours où il accuse « la Marine et l’Armée d’avoir fait preuve de négligence dans l’administration de la défense nationale, d’incompétence et de faiblesse criminelle, presque de trahison, à l’égard de l’aéronautique militaire américaine ». Immédiatement, le président Coolidge prend deux décisions. Mitchell est arrêté et traduit en cours martiale ; parallèlement, une commission d’enquête, dite « Morrow », est mise en œuvre pour dresser un état de l’aviation18. Le procès s’ouvre le 28 octobre 1925 et dure sept semaines. Mitchell est reconnu coupable d’insubordination et d’un comportement indigne d’un officier. Il est suspendu du service actif pour cinq ans sans solde. La commission Morrow remet son rapport peu après, concluant que ce serait un danger et un gaspillage que de créer une force aérienne américaine indépendante, arguant de la situation isolée des États-Unis, véritable protection contre les attaque ennemies ».

Voici ce que déclarait Newton D. BAKER, membre du secrétariat américain à la Guerre. (1921), il niait l’utilité de l’avion lors d’affrontements navals : « Cette idée est si dénuée de sens et si irréalisable que je suis prêt à rester sur le pont d’un navire de combat pendant que ce crétin essaiera de l’atteindre depuis les airs »

« Il est très improbable qu’un avion, ou une flotte aérienne, puisse jamais couler ma flotte de vaisseaux de la Navy lors d’une bataille ». Franklin D. RoosEVELT, ex-assistant du secrétariat d’État à la Marine et lointain cousin de Theodore Roosevelt Jr., lors d’un meeting du Club Kwanis à New York (1922).
« Il est significatif qu’en dépit des prétentions des fervents de l’aérien, aucun bateau de combat n’a encore été coulé par des bombes… » Légende d’une photo de l’US Arizona (29 novembre 1941). Peu de temps après, l’aviation japonaise attaquait Pearl Harbor et détruisait le navire de combat US Arizona; il entraîna avec lui 1102 hommes dans la mort.

« Messieurs, vous nous parlez d’artillerie lourde ? Grâce à Dieu, nous n’en avons pas ! Ce qui fait la force française, c’est la légèreté de nos canons ». Général Rotrtne, représentant de l’état-major général de l’armée (1909).

Remplacez « artillerie lourde » par « drones » et vous obtenez : « ce qui fait la force Françaises ce sont nos avions Rafale et nos hélicoptères Tigre ».

Ou celles-ci :
« Les forces aériennes, par elles-mêmes, ne feront jamais à de grandes cités ce que Rome fit de Carthage ou ce que les Assyriens firent de Jérusalem ».  Arlington B. CONWAY, The American Mercury (février 1932).

« Affirmer que l’aéroplane va « révolutionner » le combat naval dans le futur, cela relève de l’exagération la plus échevelée ». Scientific American (16 juillet 1910).

« Quant aux tanks, qui sont supposés par quelques-uns nous apporter un raccourcissement des guerres, leur inaptitude est frappante ». Maréchal Philippe PÉTAIN, préface d’un livre du général CHAUVINEAU, Une invasion est-elle possible? (1939).

ETC, ETC, ETC…….

Les État-major passent, rien ne change ! Rien ne change ! les retraites elles, continuent de tomber et on se recase toujours aussi facilement dans le privé…..!!!

De rares journalistes comme l’auteur du blog spécialisé dans la défense : « Le Mamouth », commence à tirer la sonnette d’alarme, voir son article : « SERVAL coté cuirasse ». Et encore reste t’il « militairement correct », s’étant déjà vu rayé (une erreur bien sûr !) d’une liste d’invité agréés ! Lire la façon dont il parle des moyens jour/nuit ou des engins dans leur plus simple appareil vu sur le port de Toulon !

L’Afrique n’est pas l’Afghanistan ! Une guerre asymétrique va nous coûter très cher en vies humaines et pas grand-chose dans le camp d’en face, compte tenu du terrain (brousse, jungle) d’autant plus que nous combattons, je l’ai déjà écrit, des individus qui n’ont pour certains, rien à perdre, pas même la vie ! Et quand on ne craint plus de perdre la vie c’est que la solution n’est plus militaire MAIS POLITIQUE !

Mais puisque ici on traite de techniques militaires lisez plutôt ces extraits tirés des 50 premières pages.

L’auteur nous rafraîchit la mémoire en nous rappelant que la France fut envahie 3 fois en 70 ans d’affilée ! 1870, 1914, 1940.

Page 19 : Deux ans avant la défaite de SEDAN, « le second empire a encore deux ans à vivre. Mais l’insouciance est de mise. Une insouciance Française ».

A propos d’insouciance, voir le type de matériel envoyé au Mali : des mitrailleuses AA52 qui datent…. du début des années 50. C’est le blog le Mamouth qui le dit, je n’invente rien.

Ne parlons même pas de ces ridicules SAGAIE et de leur canon de 90. Pour vous faire une idée c’est comme si vous vouliez tuer une mouche en plein vol avec une masse ! Au sujet du Sagaie, cette anecdote relevée dans RAIDS: il y quelques années en Afrique lors d’un accrochage, le tireur ne disposant pas d’équipement de vision nocturne -défense de rire- avait été obligé de viser le véhicule assaillant en visant -re-défense de rire- entre les feux de position !

 Ne parlons pas du nombre de missiles HOT tirés lors de la bataille d’Abidjan et qui tombaient en chute libre dés la sortie du container ! C’est l’obsolescence programmée à la Française !

Concernant les lance-grenades de 40 mm, ils ne sont mêmes pas arrivés en Afghanistan, alors en Afrique…. ! Il manque des VBCI à chenilles équipés de canons de 40 mm télescopés. Voilà ce qui serait une vraie innovation ! Mais comme le dit le site du ministère la Défense : « La qualification ( du 40 téléscopé ) a débuté en 2012 et prévue s’achever en 2013 ». Combien d’années encore pour la mise en service ?

 Je le dis et le répéte, les engins à roues sont trop lourds, on va  voir ce que l’on va voir lors de la saison des pluies. Ils sont incapables de rouler comme on l’a vu à Sarajevo avec les Espagnols qui ont pris une prune dans chaque pneu.

Un AMX 10 pèse 17 tonnes contre 22 tonnes pour un BRADLEY chenillé et avec quel niveau de protection et de puissance de feu…!

Essayez donc de franchir un barrage avec un blindé à roues…. alors qu’avec un blindé à chenilles, vous escaladez le barrage et vous filez en traversant la maison d’à côté !

Page 26 : le général Brégard (années 30) au sujet des blindés : « Je ne puis concevoir qu’on puisse aborder l’ennemi avec des engins mécaniques, sans une ligne d’infanterie les précédant. Engins de soutien, passe encore, mais engins d’attaque, « C’EST UNE PURE FOLIE ».

Page 27 :  Le colonel Stofel qui décrypta longtemps avant le début de la guerre de 1870 la stratégie Prussienne et qui écœuré déclara : « Le sort a voulu que je fisse du premier jour jusqu’au dernier, cette guerre douloureuse que l’histoire pourra définir ainsi : la lutte de l’imprévoyance, de l’ignorance et de l’ineptie contre toutes les qualités opposées, la prévoyance, l’instruction et l’intelligence ». Pour tout remerciement et pour avoir eu raison contre l’avis de ses chefs, l’état-major fut bien près de le faire juger pour…. trahison !!!

Vous voulez un jugement prédictif sur la nouvelle guerre d’Afrique et non pas du Mali, qui succède à celle d’Afghanistan : « La prochaine guerre ne se déroulera pas dans les mêmes conditions que les dernières. Les expériences de la guerre ne peuvent jamais se transporter directement dans l’avenir. La pensée créatrice doit anticiper sur l’expérience de l’avenir ». C’est le jugement d’un général Allemand, von Bernhardi (1849-1930).

Dans l’article : « La damné se rebiffe. Bis repetita », je racontais cette histoire du Viêt-Cong dont les blindés devaient nécessairement traverser une immense forêt d’arbres qu’il aurait fallu d’abord abattre, ce qui fit dire au général Américain, qu’il fallait au moins deux jours pour abattre les arbres, ce qui évidemment lui laissait le temps de préparer la contre-attaque.

Sauf que le Viêt-Cong envoya ses hommes en pleine nuit, pré-découper les arbres et au matin les chars n’eurent qu’à foncer en poussant les arbres devant eux, forêt qu’ils franchirent en quelques heures au lieu de 2 jours !

Dans la version « franchissement des Ardennes » par les chars Allemands en 1940, l’ahuri Gamelin, le généralissime des armées Françaises, qualifiait de « roman » la possibilité de traverser les Ardennes en soixante heures comme un autre général l’avait démontré lors d’un exercice de simulation. En mai 1940, les Allemands mirent 57 heures, 3 heures de moins que l’exercice de simulation !!!

Page 49 : Au sujet de la branlée de Sedan voici ce que déclarait un général chargé de l’inspection : « Barbelés manquants, boyaux rares et ridiculement profonds. C’est un terrain à catastrophe ! » Mais le haut-commandement Français estimait que cette zone « ne pouvait devenir le théâtre d’une lutte gigantesque ». Le général Huntziger déclara également : « qu’il n’y avait aucune mesure urgente à prendre concernant le secteur de Sedan ».

Bilan côté Français : 3 000 tués, 14 000 blessés, 92 000 prisonniers.

Lors de la guerre de 14-18, plus de 600 soldats Français furent « fusillés pour l’exemple », sans compter les exécutions sommaires maquillées en « tué à l’ennemi ». Aucun officier supérieur ne figure dans la liste des « fusillés pour l’exemple ». Cherchez l’erreur !

Un mois plus tard c’est un officier… Allemand qui fait une inspection que je vous laisse découvrir en 10 lignes page 50. « …………. Étonnant ces Français ! ………Cela fait presque 20 ans qu’ils travaillent à leur ligne de fortification  ……… passent pour des élites et portent un uniforme spécial où est écrit « on ne passe pas ».

Au sujet de l’école de guerre (Saint-Cyr) , ce constat en 1930 : « La préoccupation essentielle de nos chefs était la forme des papiers ».

« Le vide de l’École (NDR Saint-Cyr) provenait de ce qu’on y enseignait une doctrine étroite où la tactique PRENAIT L’ASPECT D’UN DEVIS D’INGÉNIEUR. C’était technique et commode, voire rassurant mais foncièrement faux », note le futur général Beaufre.

L’article Complet

Je viens donc de terminer ce livre que je qualifierai d’exceptionnel tant du point de vue du passé militaire Français que du comportement dans le domaine économique en général. Cet aspect clôture le livre.

« Le mal Français » y est clairement disséqué jusqu’à la substantielle moelle !

En introduction cette phrase de Montesquieu qui s’applique parfaitement tant à nos  défaites militaires qu’à notre faillite économique : « ……..si une cause particulière a ruiné un état, il y avait une cause générale qui faisait que cet État devait périr dans la bataille ».

Bataille militaire et/ou économique, cette  phrase colle non seulement à la France mais aussi  à  nos voisins : Portugal, Italie, Grèce, Spain.

La majeure partie du livre se déroule depuis une période en amont de 1870 jusqu’en 1940 avec quelques allusions à notre époque. Mais pas trop quand même, histoire de ne pas se tirer une balle dans le pied… !

On se demande comment on en arrive à cloner un même peuple et une même élite tout au long des siècles ! « La République des clones » comme l’appelle Pierre Servent.

Un grand-merci à ce livre car il démonte plusieurs idées reçues, de façon claire et pédagogique.

  • Hitler n’a jamais été le stratège brillant dont on l’a trop vite affublé.
  • Analyse personnelle après lecture du livre : Le Blitzkrieg comme stratégie pensée et prévue à l’avance n’a jamais existé ! On ne devrait pas parler de Blitzkrieg, de guerre éclair, mais de « Bluffkrieg » « bluff-express ».

Page 187 : « Les soldats Allemands auraient été fort étonnés d’apprendre que leurs plus hauts chefs militaires n’avaient pas cru à cette victoire et que c’est grâce à une « manœuvre clandestine », qu’elle s’était imposée à un état-major rempli de doutes. Et pourtant tels sont les faits qui ont été tenus secrets sous des dehors triomphants ».

Comme le démontre trés bien Pierre Servent, c’est bien la jeune garde des colonels et généraux Allemands, dont Rommel, qui par leur audace, leur indiscipline, oui je dis bien leur « indiscipline » aux ordres venus d’un État-major qui lui demandait sans cesse de stopper leur trop rapide progression, c’est tout cela qui déstabilisa l’armée Française et qui permit une victoire éclair. En fait il vaudrait mieux parler de désorganisation éclair au sein de l’armée Française.

Armée Française qui voyant des Allemands partout, abandonne toute idée de combat sans même se rendre compte que les quelques chars qu’elle croise sont seuls et isolés.

Il faut dire que les Français n’avaient aucune radio alors que tous les chars Allemands en possédaient une. Et qu’ils étaient en relation avec leurs avions.

Non ! J’exagère ! le général Français Weigand avait une seule et unique liaison télégraphique avec l’État-major, via………. ; ne riez pas…. ! La poste du village ! Seulement voilà, la postière faisait la pause-déjeuner entre 12 et 14 heures et  le général Français ne pouvait plus ni envoyer ni recevoir de messages ! En pleine guerre ! Alors vive qui ? Vive la France bien sûr !

Entre une école Allemande qui donne un objectif et qui laisse une certaine latitude pour manœuvrer, voire changer de plan au dernier moment dans le souci de coller à la réalisation de la mission et la « French touch » qui consiste à donner un objectif et en décliner toutes les étapes une par une, comme on monte un meuble IKEA, à vous de découvrir comme moi toute l’absurdité par laquelle sont morts des millions de Français.

Bilan des 6 premières semaines de combat en 1940 :

Français : 90.000 morts, 200.000 blessés, 2 millions de prisonniers. Allemands : 40.000 tués, 110.000 blessés.

Et pendant ce temps le futur Maréchal Joffre dénonce : « Le manque d’esprit offensif des troupes ». Merci pour eux ! Quand on pense que « les servants de mitrailleuse tiraient jusqu’à l’écœurement » tellement ils en tuaient des Français ! Il faut savoir (ce n’est pas dans le livre) que Les dernières vagues d’assaut escaladaient des montagnes de cadavres !

Page 16 : Sous-titre « : « Une guerre de retard ». On est en…. 1870 !

Cette anecdote qui ravira les passionnés d’armes : Page 17 : Les Prussiens écrasent les Autrichiens avec leurs fusils à aiguille (percuteur) de Dreyse et à rechargement par la culasse, donc en restant couché dans les herbes ou les bosquets tandis qu’en face on recharge les armes PAR LA BOUCHE, en se tenant debout !

Notons qu’en plus de recharger les fusils par la bouche en se tenant debout, ils avaient des uniformes blancs qui se détachaient parfaitement sur le ciel bleu.

Page 20 : Cette expression que vous retrouverez dans mes précédents articles : « Les Anglais font de l’Intelligence, les Français de l’espionnage ».

Et comme disait (anecdote historique) un secrétaire d’état à la guerre US durant la guerre de Sécession « un gentleman ne lit pas le courrier d’un autre gentleman ». Depuis, ils se sont un peu plus dévergondés.

Page 21 et suivantes : Toute l’intelligence de l’analyse de notre attaché militaire à Berlin (vous savez celui qui faillit être jugé pour trahison par l’État-major pour avoir eu raison) décrivant tout ce que sera l’armée Allemande en 1870 quand les Français attaqueront.

Page 62 : Prodigieuse la théorie du « frottement » de Clausewitz et son analyse par Pierre Servent.

Page 63 : Ouille ça fait mal ! : « Certains généraux en temps de guerre travaillent comme des ingénieurs, sur devis. A la guerre comme dans la vraie vie, les devis ne sont jamais respectés ».

Page 65 : sous-titre : Auto-hypnose.

Page 87-90 : Titre : « salut l’artiste » ou l’art de la désobéissance. La comparaison entre « l’artiste Allemand » et « le sage trop sage Français ».

Le livre déboulonne aussi quelques grandes figures telle que le Maréchal Foch !

Cette formule lapidaire de Churchill envers Joffre : « Une sous estimation hideuse et démesurée (……………) marque la pensée du général Joffre et de ses officiers ».

Le gouvernement Français se débarrasse de Joffre  « à la Française », le nommant maréchal pour mieux  l’expédier très loin, dans un placard, aux USA. On pourrait aussi parler de Foch, autre maréchal à qui l’on rendra honneur en donnant son nom à un porte-avions. Amusant quand on se souvient qu’il disait au sujet des dits  avions que c’était « des jouets intéressants, mais sans valeur militaire ». Une telle pensée stratégique valait bien une reconnaissance nationale !

Page 125 : « La solution parfaite ». La différence entre les intelligents, les travailleurs, les sots et les paresseux. Une vraie méthode de recrutement quelque que soit votre domaine d’activité.

Ah ! ce de Gaulle, on découvre ou redécouvre son sens de la formule : 1932 : « Parfois les militaires,  exagérant l’impuissance relative de l’intelligence, négligent de s’en servir ».

Page 192-204 : Le dogme Français de l’école de guerre (Saint-Cyr)  à l’épreuve des mitrailleuses, pardon  ( !)  « les canons à balles ».

Page 199 : Vous apprendrez d’où vient l’expression « limogeage » et quel rapport avec la ville de Limoges… ! Pierre Servent nous révèle que même les allemands l’écrivent  en Français. Une façon de rendre hommage à notre pensée stratégique sans doute… !

Toute la vérité concernant le tristement et célèbre pantalon rouge que portaient nos aïeuls face aux tenues vert de gris Allemandes :

Nos arrières, arrières grands-parents portaient (été comme hiver !) un pantalon rouge, une longue capote de drap, une chemise de flanelle et une énorme gamelle étincelante comme « casque ». Plus un sac de 30 kg  pour monter à l’assaut !

Page 241 : Il n’y a pas d’uniformes en nombre suffisant pour nos soldats, on réquisitionne donc les uniformes de…. Pompiers ! Oui vous lisez bien de pompiers ! Faute de cuir, les soldats fabriquent leur cartouchière dans des…. housses de matelas !

Les tenues sont tellement dépareillées et d’apparence civile que certains soldats sont pris pour des francs-tireurs, c’est à dire des terroristes au sens des lois de la guerre et donc fusillés comme tel par les Allemands !

Page 266 : Comment en est-on arrivé à faire ASSASSINER  des millions de soldats en leur faisant porter un pantalon rouge :

  • « Le pantalon rouge est intouchable car nous l’avons dans le cœur ».
  • « En cherchant à rendre moins visibles, moins brillants nos uniformes actuels, on a donc dépassé le but ».
  •  « Faire disparaître tout ce qui est couleur, tout ce qui donne au soldat son aspect gai, entraînant, rechercher des nuances ternes et effacées, c’est aller à la fois contre le goût français et contre les exigences militaires ».
  •  « Certains généraux jugent que limiter les pertes au combat, c’est porter atteinte à l’honneur offensif du soldat français ».
  • Le ministre de la guerre : « Supprimer le pantalon rouge ? Non ! Le pantalon rouge c’est la France ! »

Il fallait bien que j’ai un gros point de désaccord avec l’auteur du livre, c’est donc page 294 que l’on n’est absolument pas d’accord ! L’auteur écrit : « …..Enfin sa force nucléaire (à la France) est censée sanctuariser son territoire contre des attaques majeures ».

Je suis sidéré que quelqu’un avec le talent de Pierre Servent puisse écrire une chose pareille ! Je n’aurai besoin que de 30 secondes et moins de 30 mots pour vaporiser, atomiser cet argument et/ou n’importe quel autre ! Et je ne fait pas référence à la théorie du « NT COUNTRY ». Qui plus est, la prolifération nucléaire autorise tous les coups  les plus vicieux, possibles et imaginables.

J’ai toujours pensé  que la miniaturisation de l’arme atomique dans les 50 a ruiné le concept fumeux de sanctuarisation et de dissuasion nucléaire. Et encore je me contenterai d’ajouter qu’au jour d’aujourd’hui, à la miniaturisation on pourrait y rajouter une grosse pincée de vice…

La dissuasion nucléaire c’est donc de la foutaise et celle-ci à vampiriser, tous les crédits qui auraient dû être affectés aux forces conventionnelles.

Dans cette vidéo de L’IFRI intitulé : « Quel budget de défense pour quelles ambitions ? ». Avec comme intervenant le Général de corps d’armées Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’État-major des armées, la preuve de la cannibalisation du conventionnel par le nucléaire est clairement démontrée :

A l’écoute du passage qui suit j’ai fait un looping dans le fauteuil : (15éme minute) « ………On oublie toujours de dire, on ne dit pas assez, que le choix du nucléaire a ruiné le conventionnel dans nos armées ! ……..Jusqu’à cette époque là (NDR : élection de Giscard 1973) moi j’étais lieutenant en 71-72 nous roulions avec des équipements du plan Marshall (!) qui tombaient en panne les uns après les autres ! Je rappelle que la marine Française qui s’est sabordée à Toulon dans les conditions que nous savons et pour les raisons que nous savons n’a en réalité été reconstruite que dans les années 70. Puisque dans l’intervalle les bateaux que nous avons eus, étaient des bateaux qui nous ont été donnés, prise de guerre ou par les les États-Unis, etc…. ….. On a enclenché des cycles alors que tous les crédits étaient à l’armement nucléaire ».

C’est ahurissant de lire ça et encore lisez ce qu’il dit sur le financement des accords de Grenelle en 1968 ! Tout aussi ébouriffant !

On comprend qu’Helmut Schmidt le soir de l’installation de Giscard à l’Elysée lui ai dit : (15éme minute) « Valéry, l’armée Française ça ne peut plus continuer ça ! ». Sous-entendu : Remue-toi ton armée conventionnelle ne vaut plus rien !

Mise à jour du 10 Février 2013 : Suite contre-attaque à GAO : Extrait du nouvel observateur sur les camions Français : « ……….Véhicules de 30 ans. »C’est comme faire le Paris-Dakar avec des véhicules blindés qui ont 30 ans », explique un soldat français. A la demande de l’armée, tous les militaires ayant parlé à l’AFP ont requis l’anonymat ». 30 ans…! ça ne vous rappelle rien dans la vidéo précédente ?

Page 295 : passage sur l’embuscade d’Uzbeen.

On entend souvent dire : « La France a une (ou deux) guerres de retard ». Ce n’est pas qu’une vue de l’esprit, ça toujours était  vrai et je considère que ça l’est toujours.

Il serait intéressant de connaitre quels sont les arguments qui ont mis les drones armés au rencard et que sont devenus leurs auteurs ! Oui je sais ! Ce ne serait pas « militairement correct ». Ayez en tête que les drones n’entreront pas en service avant 2O15 pour les drones classique, et qu’on en est encore à se demander quesque l’on fait pour les drones armés… En 2012 et sans rire !

Et maintenant lisez ceci, c’est Rommel qui parle : « La peur de l’innovation est le caractère typique des corps d’officiers qui a grandi à l’intérieur d’un système éprouvé, garanti » et il ajoute : « Cette mentalité est grosse de préjugés aux conséquences incalculables, car les lois de la guerre elles-mêmes sont soumises aux progrès de la technique ».

Page 217 : Cette remarque du pape à l’ambassadeur de France au Vatican : « Si vous aviez tout de suite fait avancer 200.000 hommes dans la zone réoccupée par les Allemands (la Ruhr), vous auriez rendu un immense service à tout le monde ».

 Et comme l’auteur du livre nous le démontre par une analyse précise, Hitler aurait été neutralisé voir abattu par les généraux Allemands.

Analyse personnelle : Je note que plusieurs décennies plus tard on reprochera à Mitterrand de n’avoir pas tué dans l’œuf la guerre de l’ex Yougoslavie en envoyant un sous-marin nucléaire coulé un des navires Serbes qui bombardait Dubrovnik. Une seule torpille, un seul signe fort et des centaines de milliers (million ?) de vies auraient été sauvées !

L’intervention Française en Libye tout comme au Mali ne se juge pas à l’once de quelques jours, de quelques mois, ni même de quelques années, son unité de temps n’est pas celle des chaînes d’infos et de ses « spécialistes » en géostratégie « incroyablement impressionnés  que la France ait pu envoyer tous ses soldats au Mali », elle s’apprécie à l’échelle de l’histoire d’un pays, c’est à dire sur des dizaines d’années.

Page 237 : Je lis au sujet de l’armement Français : « En matière d’armement ce n’est pas toujours un défaut de conception ou une pièce défaillante mais sa trop grande sophistication ».

Tout le « mal Français » est résumé dans cette phrase avec son corollaire : un prix démesuré ! Cachez ce Rafale que je ne saurai voir !

Les forums ne manquent pas de vilipender le FAMAS et sa fameuse pièce unique et fragile qui le rend inopérant. Je ne retrouve pas l’article sur le nom et la description de cette fameuse pièce. Si quelqu’un peut me faire passer l’info, merci d’avance.

Remplacez la première mitrailleuse Française de 1910 par, 100 ans plus tard le FAMAS ou le Félin et la mitrailleuse HOTCHKISS par la kalachnikov.

La mitrailleuse fut rejetée par le général en chef de l’armée infanterie Française devant le Parlement en déclarant en 1910 : « Ne vous méprenez pas, cette arme (la mitrailleuse) ne changera absolument rien ». Les soldats disaient :  « c’est une arme compliquée en un nombre inimaginable de morceaux et qui est l’orgueil des officiels ». Ces six derniers mots ont été prononcés il y a….. 100 ans ! 100 ans ! Quelque chose a t’il changé en 100 ans ?

Par contre, « La mitrailleuse HOTCHKISS a des lignes simples avec 6 ou 7 pièces en tout, pas d’échauffement, une merveille qui ne trahit pas ».

Et sinon ça se passe comment aujourd’hui : On a remplacé les tailles de papier de 1914 par en 2011 : « ……….des parapheurs qui tournent entre État-major pendant plusieurs mois voire une année ».

Dans un précédent article, j’écrivais qu’en France, on ne cherche pas à régler les problèmes mais à les faire durer le plus longtemps possible et quant à faire de la façon la plus onéreuse.

Voici ce qu’on lit page 312 : « En France, la structure lutte pour sa survie. Sa relation au réel n’est pas « quel est le problème et comment le régler » mais « comment mon pouvoir va t’il être impacté par le changement qui risque de survenir et comment l’éviter ».

Je vous laisse découvrir les pages 315 à 356 par vous-mêmes, la dernière partie du livre concernant l’économie en général. Défaites militaires depuis des siècles, défaites économiques aujourd’hui, les causes sont les mêmes.

Que vous soyez militaire, chef d’entreprise, commercial, ce livre vous apportera également beaucoup sur la façon dont « les étrangers » nous regardent.

D’ors et déjà : Livre incontournable et indispensable pour mieux appréhender nos futurs   présents échecs.

Reportage sur un soldat qui part en Afghanistan  et qui est obligé d’acheter du matériel perso : La vidéo a été retirée…….!!!

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One thought on “Livre : Le complexe de l’autruche : Pour en finir avec les défaites françaises 1870-1914-1940…”

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