Livre : Jean Lartéguy : Le dernier des centurions.

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Un article sur le le site BIR-HACHEIM.COM.

Au sujet de cet article, l’auteur écrit : « Une belle biographie qui mérite sans doute d’être complétée car j’ai observé quelques manques comme l’interview de Bigeard à Saida durant la guerre d’Algérie qui provoqua quand même quelques remous et amena ce dernier à être éloigné de la zone de combat ».

Je pense que l’auteur fait allusion à cette phrase de Bigeard au sujet d’un chef du FLN qu’il avait fait prisonnier : « Le plus Fellagha des deux n’est pas celui que l’on croit ! ». A l’époque ça a fait désordre, pour être poli….!

4éme de couverture :
Depuis les combats de la Libération, dans une impressionnante fresque historique, la vie de Jean Lartéguy épouse étroitement tous les cahots de la seconde partie du XXe siècle.
Officier, il participe d’abord aux combats de la campagne de France et de la guerre de Corée : sa bravoure lui vaut les plus belles récompenses. Grièvement blessé, on le retrouve ensuite reporter de guerre où, pour des millions de lecteurs, notamment ceux de Paris Match, il affronte de l’intérieur les conflits de l’Indochine et de l’Algérie, puis tous ceux qui agitent le Sud-Est asiatique, l’Amérique latine, l’Afrique ou le Proche-Orient.
Ami des soldats, des rebelles, des princes et des bandits, couronné par le prix Albert Londres, sa renommée dépasse les frontières. Il est l’auteur mondialement connu des Centurions, des Prétoriens et du Mal Jaune, et laisse une œuvre considérable dont les analyses sont toujours d’actualité.
Légende vivante, colosse débordant d’énergie et de volonté farouche, Lartéguy traverse son siècle au rythme que lui dictent ses engagements. Mais qui était vraiment cet homme, parfois si controversé, qu’on a souvent présenté hautain, mégalomane, macho ?
À partir d’archives inédites, des confidences et des témoignages de ceux qui ont fréquenté Lartéguy, Hubert le Roux brosse le portrait de ce grand acteur du XXe siècle.
Ami et confident de Lartéguy, officier et écrivain, Hubert LE ROUX signe ici la première biographie de Lartéguy.

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Comme je l’écrivais dans un article consacré à son décès, (voir à la fin de l’article) à 12 ans j’avais lu tous ses livres. Dés mon plus jeune âge, j’étais fasciné par ce milieu de reporters/baroudeurs et je m’apprêtais à faire une école de photographie car je voulais être : Correspondant de guerre ! Je saurai plus tard que des questions karmiques n’y étaient pas pour rien !

Cette biographie sur Lartéguy, est indispensable à tous les nostalgiques de ces aventures coloniales : Indochine, Afrique. Bien sûr, je ne saurais trop vous conseiller de lire également les trois tomes de Lucien BODARD : « La guerre d’Indochine ».

J’ai vécu à Abidjan en 1978, il restait encore quelques dinosaures non-conventionnels : soldats perdus de l’OAS, réseaux Francafrique, etc…. qui vous racontait des histoires « extra-ordinaires ». Je pense notamment à Pierre qui me racontait comment ils avaient exfiltrés le trésor de guerre de l’…. par la mer : « J’étais en tête du convoi allongé sur le capot de la Traction Avant, le fusil-mitrailleur dans l’axe de la route. J’étais jeune, j’avais 20 ans…! » Des hommes hors normes, hors normalité ! J’ai d’autant plus apprécié la lecture de ce livre qu’on a l’impression que c’est Lartéguy lui même qui écrit sa propre biographie, à la première personne du singulier.

Je parcours ce livre au fur et à mesure que je rédige cet article et je suis toujours étonné de lire « IL » (Lartéguy) alors que dans ma tête, j’entends « JE » (moi Lartéguy).

Page 14 : Cette phrase lancinante qui revient après chaque conflit auquel la France est mêlée : «  Nos soldats n’ont pas été battu, ce sont les politiques qui les ont massacrés ». En 14/18, on disait : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels et des banquiers ».

Lartéguy c’est avant tout, un ancien commando de la France Libre, un capitaine  décoré de deux croix de guerre avec étoile de bronze, de deux citations à l’ordre de la brigade et une à l’ordre de l’armée. Pas un fainéant quoi ! Puis il fut : correspondant de guerre, écrivain, auteur de 50 ouvrages et journaliste.

Page 45 : Une belle correction à tous les libertaires et autres soixante huitards attardés. Au lendemain de Mai 1968, Lartéguy évoquera ce que doit être le cadre d’une adolescence épanouie : « Les adolescents aiment la loi. Ils haïssent la faiblesse et la complicité quand cela vient d’un adulte. Ils cherchent des parents et des maitres à respecter, parce que respectables. Maitres et parents se dégonflent et viennent leur lécher les bottes. Alors ils les envoient balader faute de ne pouvoir leur faire confiance ». Magnifique n’est ce pas ! Je pense à cette citation : « La tolérance et la modération c’est l’excuse des LÂCHES ! ».

Page 92 : Voir l’épisode : « Baïonnettes au canon » qui terrifia les « volontaires » Chinois et les Nord-Coréens.

Page 93 : Si vous êtes un lecteur assidu de la rubrique « Géostratégie » vous devez être familiarisé avec ce genre de passage : « La vie de garnison : …luttes qui ont pour objet la promotion personnelle : gagner un galon supplémentaire et un peu de gloire aussi et de pouvoir en arborer les insignes rutilants. Ces flagorneurs lui inspirent cette remarque : « Le drame des courtisans est de se défier de tout le monde ; ce qui les rend incapables de prendre une décision ».

Page 100 et 101 : Une autre vision du JAPON par le témoignage d’un des rares kamikazes vivants : « ……pour mon Dieu-Empereur je me suis battu, j’ai souffert, j’ai crevé de faim, j’ai bien failli mourir. Je puis vous dire ce soir, que je ne regrette pas la défaite de mon pays, car c’est grâce à cette défaite que nous avons pu échapper à l’esclavage que nous imposaient nos morts ».

D’autres récits de Kamikaze et d’autres combattants qu’il compilera dans un livre : « Ces voix qui nous viennent de la mer ».

Page 119 : Quelques vérités que l’on ne retrouve pas dans les livres de l’éducation nationale Étatisé : «  A l’Assemblée Nationale, par solidarité avec HÔ Chi Minh, des députés communistes réclament que les blessés Français de l’Indochine soient exclus du bénéfice des collectes publiques de sang. A Marseille, des grèves bloquent des navires sanitaires Français en partance pour l’Indochine comme celle, doublée d’un sabotage qui empêche le navire « Pasteur » d’appareiller du port de Marseille. Les soldats Français découvrent avec stupéfaction et parfois  au prix de leur vie, que les munitions fabriquées dans les usines sur le sol Français sont sabotées par des ouvriers syndiqués !!! »

Page 317 : « Le fait est historique : La CGT en communion avec ce qu’elle nommait alors les populations exploitées du Viêt-Nam, incitait ses membres à remplacer l’explosif contenu dans les grenades par une farine ou une poudre inoffensive ».

Page 120 : Cette phrase qui s’applique encore et toujours à l’AMATEURISME de nos généraux et politiciens en Irak et en Afghanistan : « Le Viêt-Minh aimait trop la logique et l’organisation, il aurait fallu pratiquer avec lui un combat de commandos, riche en surprise, en coup de main ».

Page 127 : Toute l’absurdité et l’AMATEURISME de nos politiciens et autres généraux qu’ils soient US ou FR : « Obéissant à une loi semblable à celle qui régit le phénomène de l’évaporation, l’insurrection agit en raison de la surface. Plus l’invasion occupe d’espace, plus les populations ont de points de contacts avec elle, et plus grande devient l’action du soulèvement de ces populations. » Je vous laisse découvrir la suite et le fin de cette analyse aussi fulgurante que l’AMATEURISME de nos décideurs !

Page 135 : Remplacez « sectes » par « chef de guerre » et « trafiquants » et vous aurez la situation en Afghanistan ! Bis repetita !

Pages 149 et 150 : Un jugement glacial sur les relations Pieds-Noirs et Algériens de souche.

Pages 173 : Le massacre de MELOUZA et la désinformation.

Page 178 : L’auteur nous rappelle que le Président de la république qui a fait abolir la peine de mort a signé en tant que ministre de la justice, l’exécution de 45 condamnés à mort en seize mois… !

Page 186 : Et dire que ce passage date d’il y a plus de 50 ans : « ……la faiblesse de la France, sa lâcheté et son refus des affrontements à venir constituent les causes les plus évidentes de ce déclin : « La France redoute tout ce qui pourrait la sortir de son sommeil ».

Page 215 : Pour tous ceux qui n’auraient pas encore compris la différence entre le colonialisme Français et le colonialisme à l’Anglo-saxonne : « Les colons Américains ont tués les Indiens, et nous, nous avons soigné les Arabes ».

En conclusion, un livre que j’ai lu avec beaucoup de plaisir et que je vous recommande personnellement.

Mon article sur la mort de Jean Lartéguy :

Hommage à Jean LARTÉGUY

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